L’Académie norvégienne des sciences et des lettres a décidé d’attribuer le prix Abel 2024 au Français Michel Talagrand, qui a effectué sa carrière de chercheur au CNRS. L’équivalent du prix Nobel des mathématiques lui est décerné « pour ses contributions révolutionnaires à la théorie des probabilités et à l’analyse fonctionnelle, avec des applications remarquables en physique mathématique et en statistique ». Souvent perçu comme le prix Nobel des mathématiciens, le prix Abel récompense l’œuvre d’un mathématicien dans son ensemble – la médaille Fields est quant à elle décernée tous les quatre ans et réservée à des mathématiciens âgés de moins de 40 ans. Michel Talagrand est ainsi distingué pour ses travaux en théorie des probabilités et processus aléatoires. Depuis ses origines, la théorie des probabilités a été motivée par des problèmes provenant des jeux de hasard ou de l’évaluation des risques. Le fil conducteur des découvertes révolutionnaires de Michel Talagrand…
Lorsque la nouvelle de la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen arrive à Paris, fin 1895, Henri Becquerel (1852-1908) étudie depuis plusieurs années, dans son laboratoire du Muséum national d’histoire naturelle, les phénomènes de phosphorescence. Il se demande alors si les rayons X entrent en jeu. Au cours de la dernière semaine de février 1896, il entreprend une série d’expériences sur des sels d’uranium, qu’il expose à la lumière du soleil. Ses plaques photographiques sont effectivement impressionnées. Le responsable : un rayonnement émis par les sels d’uranium. Il observe ensuite si ce rayonnement plus ou moins absorbé par un écran métallique, une petite croix de Malte en cuivreinterposée entre les sels d’uranium et la plaque. Hélas, le soleil se montre très peu cejour-là, le mercredi 26 février, et encore moins les jours suivants, ni même le dimanche 1er mars, veille du jour où se tient la séance de l’Académie…
Nathalie Cabrol est une astrobiologiste, planétologue et géologue française, née le 7 avril 1962. Sa carrière scientifique est remarquable, axée sur l'étude des environnements extrêmes sur Terre et sur la recherche de signes de vie sur d'autres planètes. Après une formation en géologie et géophysique puis en astrobiologie à Paris, Nathalie Cabrol s'est spécialisée dans l'étude des environnements extrêmes sur Terre, tels que les lacs de haute altitude dans les Andes et les déserts arides. Elle a mené des recherches sur la microbiologie et la biogéochimie de ces environnements, cherchant à comprendre comment la vie peut se perdurer dans des conditions difficiles. Dans ce contexte, elle a participé à plusieurs expéditions scientifiques dans des régions reculées et extrêmes de la Terre, notamment dans les Andes, au Chili, au Tibet et dans le désert d'Atacama. Ces missions ont contribué à enrichir notre compréhension des limites de la vie sur Terre. Nathalie…
Née le 30 juillet 1947, Françoise Barré-Sinoussi est une virologue française, co-lauréate du prix Nobel de médecine en 2008, pour la découverte du VIH. Le travail de Françoise Barré-Sinoussi a été essentiel dans l'identification et la caractérisation du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le virus responsable du syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), dans les années 1980. Elle a contribué de manière significative à la compréhension de la biologie du virus, ouvrant ainsi la voie à des avancées cruciales dans la recherche et le développement de traitements contre le VIH. L'importance de sa contribution réside non seulement dans la découverte du VIH, mais aussi dans le fait qu'elle a jeté les bases de la recherche qui a permis de mieux comprendre le virus et d'élaborer des stratégies pour lutter contre le SIDA. Ainsi, le travail de Françoise Barré-Sinoussi a eu un impact significatif sur la santé publique mondiale. En plus de son…
Chimiste britannique, Rosalind Franklin est une scientifique de renom, notamment célèbre pour avoir découvert la structure à double hélices de l'ADN. Elle développe dès son plus jeune âge une passion pour les matières scientifiques comme la physique, la chimie ou encore les mathématiques. Malgré les stéréotypes de l’époque, elle obtient son doctorat à Cambridge (Royaume-Uni) en 1945. Sa carrière débute pendant la seconde guerre mondiale lorsqu’elle effectue un travail de recherche sur du charbon auprès l’association Brtish Coal utilisation Research Association (BCURA) à partir de 1945. Ses travaux sur le charbon ont permis leur classification et la détermination de leur intérêt industriel. Malgré l’importance des résultats de cette étude, elle n’en tirera aucune récompense. Rosalind Franklin mène par ailleurs des études dans divers champs de disciplines scientifiques qui l’ont par exemple amenée à découvrir la mosaïque du tabac, un virus pathogène, ou à déterminer la forme de l’ADN. En 1952,…
Marie Marvingt, née le 20 février 1875 à Aurillac, s'est révélée être une femme d'exception à une époque où les rôles de genre étaient strictement définis. Son audace et sa détermination se manifestèrent dès sa jeunesse, lorsqu'elle se lança dans des activités sportives telles que le cyclisme et le ski, domaines alors réservés aux hommes. Sa carrière dans l'aviation débuta en 1901, lorsqu'elle assista à une démonstration des frères Wright. Fascinée, elle poursuivit sa passion et, en 1910, obtint le brevet de pilote, devenant ainsi la première femme à réaliser cet exploit. Marie Marvingt participa à des compétitions aériennes prestigieuses, remportant même des médailles face à des pilotes masculins. Elle fut également la première femme à traverser la Manche en avion en 1912. Durant la Première Guerre mondiale, Marie Marvingt s'engagea comme infirmière et se distingua par son invention d'ambulances aériennes, anticipant ainsi les services médicaux d'urgence modernes. Sa contribution…
Le fer, le nickel, l’oxygène, l’arsenic ou le chrome sont des éléments chimiques (il y en a 90 naturels et 28 artificiels). Dans la classification des éléments, ils occupent les cases notées de 1 à 118. Après 1925 et la découverte par l’allemande Ida Noddack du rhénium (appelé ainsi en hommage au fleuve Rhin, case 75), il ne restait plus que deux éléments naturels, et radioactifs, à découvrir aux cases 85 et Marguerite Perey (1909-1975) va découvrir l’un d’entre eux. Depuis longtemps, la « chasse » à l’élément 87 était ouverte. Plusieurs savants russes (en 1926), anglais (1928-1930) et français (1936) pensent l’avoir découvert mais, à chaque fois, leur découverte sera infirmée à juste titre. Ces diverses découvertes avaient donné lieu à chaque fois à des nouveaux noms (russium, alkalinium, virginium, moldavium) qui finiront donc aux oubliettes. Marguerite Perey travaillait alors à Paris, à l’Institut du radium fondé par Marie…
Originaire de Valognes, Jules Pelouze est l’un des plus grands chimistes du XIXe siècle. Conscient que l’enseignement de la chimie est alors trop théorique, il ouvre à Paris un laboratoire, qu’il met à la disposition d’étudiants, d’ingénieurs et chercheurs. Il travaille avec les chimistes les plus prestigieux de l’époque. L’année de la création de son laboratoire, il découvre la nitrocellulose, qui va inspirer deux de ses élèves, qui vont consacrer leur vie aux substances explosives. L’un Italien, Ascanio Sobrero (1812-1888), qui découvre en 1846 la nitroglycérine (composé très instable qui explose au moindre choc), l’autre Suédois, Alfred Nobel (1833-1896), qui passe un an dans le laboratoire parisien en 1850 alors que Jules Pelouze travaille sur le « coton-poudre », un explosif « plus stable ». Ce séjour et les enseignements que Nobel en tire le conduisent à tenter de mettre au point un procédé pour produire de la nitroglycérine à…
En 1819, le jeune bachelier Antoine-Jérôme Balard (1802-1876) entre comme élève chez deux pharmaciens à Montpellier.En parallèle de ses étude set de son activité dans la pharmacie, il travaille à la Faculté des Sciences de cette ville comme préparateur de chimie. Alors qu’il étudie une variété d’algues brunes tirée des préssalés de Montpellier, il en tire une substance qu’il suppose, dans un premier temps, être un composé d’iode ou de chlore mais une analyse plus poussée lui permit de montrer qu’il s’agissait d’un nouvel élément. Balard a 24 ans quand il fait cette annonce Il annonce sa découverte en 1826. Toutefois, il avait déposé le 7 novembre 1825 un pli cacheté qui ne sera ouvert que 100 ans plus tard, le 12 juillet 1925 par un éminent chimiste de l’époque, Henry Le Chatelier (1850-1936), et qui annonçait déjà cette découverte. Balard propose le nom de « muride », dérivant du…
Vulgarisateur hors pair et astrophysicien de renom, Hubert Reeves est décédé le 13 octobre dernier. Il compte parmi les scientifiques les plus célèbres de France pour ses nombreux ouvrages de vulgarisation et son militantisme ! Après des études dans l’Etat de New-York, Hubert Reeves a soutenu sa thèse en 1960, sur la formation des éléments chimiques compris entre le néon et le soufre à partir de la fusion du carbone et de l’oxygène dans les étoiles géantes et supergéantes. Il a ensuite traversé l’Atlantique pour occuper un poste de Maître puis Directeur de Recherche au CNRS, au Centre de Spectroscopie Nucléaire et de Spectroscopie de Masse (CSNSM) d’Orsay. On découvrait, dans les années 1960 comment les éléments chimiques du tableau de Mendeleïev se formaient dans les étoiles, à l’exception notable des plus légers (le lithium, le béryllium et le bore) et de l’isotope lourd de l’hydrogène, le deutérium, ce que Hubert…