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Le fer, le nickel, l’oxygène, l’arsenic ou le chrome sont des éléments chimiques (il y en a 90 naturels et 28 artificiels). Dans la classification des éléments, ils occupent les cases notées de 1 à 118.

Après 1925 et la découverte par l’allemande Ida Noddack du rhénium (appelé ainsi en hommage au fleuve Rhin, case 75), il ne restait plus que deux éléments naturels, et radioactifs, à découvrir aux cases 85 et Marguerite Perey (1909-1975) va découvrir l’un d’entre eux.

Depuis longtemps, la « chasse » à l’élément 87 était ouverte. Plusieurs savants russes (en 1926), anglais (1928-1930) et français (1936) pensent l’avoir découvert mais, à chaque fois, leur découverte sera infirmée à juste titre. Ces diverses découvertes avaient donné lieu à chaque fois à des nouveaux noms (russium, alkalinium, virginium, moldavium) qui finiront donc aux oubliettes.

Marguerite Perey travaillait alors à Paris, à l’Institut du radium fondé par Marie Curie qui avait décelé en elle de brillantes capacités de chimiste et l’avait engagée dès l’obtention de sa licence de chimie. Elle en avait fait sa « préparatrice particulière », mission accomplie avec dévouement et succès jusqu’au décès de cette dernière.

En 1939, les travaux que mène Marguerite Perey sur l’un des descendants de l’uranium la conduisent à la découverte de ce nouvel élément grâce à ses talents de chimiste qui lui permettent de se rendre compte que les propriétés chimiques correspondent à celles qu’on attend de l’élément

Elle propose le nom de catium pour « cation ». Irène Joliot-Curie (1897-1956), prix Nobel de Chimie en 1935, fille de Marie et Pierre Curie et qui avait succédé à sa mère pour diriger l’Institut du radium, s’oppose à ce nom car elle estime qu’il fait plutôt penser à « chat » (cat en anglais) pour la communauté scientifique qui s’exprime le plus souvent en anglais lors de leurs échanges. Elle lui demande de trouver un autre nom. Marguerite Perey propose alors francium, en hommage à son pays. C’est aussi une référence au geste de Marie Curie qui avait appelé polonium, le premier élément qu’elle avait découvert, en hommage à son pays natal.

Ce nom fut adopté officiellement en 1949 avec tout d’abord « Fa » comme symbole, puis, définitivement « Fr ».

> Pour en savoir plus : « Mémoire LXX », de la Société des Sciences de Cherbourg

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