[Roland-Garros : quand la terre battue devient un terrain de physique]

La terre battue, surface emblématique de Roland-Garros, transforme profondément le jeu par ses propriétés physiques. La mécanique du mouvement permet de comprendre les performances observées sur ce terrain. Elle décrit les trajectoires, vitesses et forces impliquées dans les déplacements et les frappes. Chaque printemps, les plus grands noms du tennis foulent la terre ocre de Roland-Garros. Mais derrière les échanges spectaculaires et les glissades élégantes se cachent des principes de physique tout à fait concrets. La mécanique du mouvement permet de mieux comprendre pourquoi le jeu y est si particulier, si exigeant... et si passionnant à observer. La terre battue est constituée de fines particules (brique pilée), posées sur plusieurs couches de gravier et de calcaire. Sur cette surface, la balle va moins vite qu’ailleurs. Ce n’est pas une illusion : la surface ralentit les échanges car elle dissipe plus d’énergie cinétique. Contrairement aux courts en dur ou en gazon,…

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[Les diamants dans les technologies quantiques]

Le diamant, au-delà de sa réputation de pierre précieuse, possède des propriétés physiques et électroniques remarquables. Certaines de ses imperfections atomiques, en particulier les centres azote-lacune (NV pour nitrogen-vacancy), sont aujourd’hui au cœur de nombreuses recherches en information et capteurs quantiques. Les diamants utilisés pour les applications quantiques sont majoritairement synthétiques, produits par deux grandes méthodes : HPHT (High Pressure High Temperature) : Reproduit les conditions de formation naturelles des diamants, à des pressions de plus de 5 GPa et des températures de plus de 1500 °C. On obtient un diamant polycristallin ou monocristallin, selon les conditions. CVD (Chemical Vapor Deposition) : Méthode préférée en recherche quantique. Elle consiste à faire croître une couche de diamant à partir de gaz carboné (souvent du méthane) sur un substrat, à basse pression et haute température. Ce procédé permet un meilleur contrôle de la pureté et du dopage (ajout d’impuretés choisies). Les centres…

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[Le Futur Collisionneur Circulaire, grand projet du CERN]

​Le CERN envisage la construction d'un nouvel accélérateur de particules, le Futur Collisionneur Circulaire (FCC), destiné à succéder au Grand Collisionneur de Hadrons (LHC). Ce projet ambitieux prévoit un anneau souterrain de 91 kilomètres de circonférence, s'étendant sous la frontière franco-suisse et le lac Léman. L’étude de faisabilité, qui avait été lancée en 2021 a fait l’objet d’un rapport publié le 31 mars 2025. ​Les premières expériences de haute précision pourraient débuter vers le milieu des années 2040, avec une seconde phase de collisions à haute énergie envisagée aux alentours de 2070. Le coût estimé de la première phase du projet, qui consiste en la construction du collisionneur électron-positon (FCC-ee), est de 15 milliards de francs suisses (16 milliards d’euros). Il couvre le tunnel, l'ensemble des infrastructures, les accélérateurs et quatre détecteurs. Cet investissement serait réparti sur une période d'environ 12 ans, à partir du début des années 2030. L'intérêt…

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[Un neutrino éblouit l’astrophysique]

Le neutrino le plus énergétique jamais détecté a été vu par l’expérience KM3NeT/ARCA. Partout dans le monde, des expériences s’apprêtent à décrypter les messages de ces particules insaisissables. La découverte de ce neutrino vient de faire l’objet d’un article dans la revue Nature, mercredi 12 février 2025. Avec 220 petaélectronvolts (PeV), il est près de 30 fois plus énergétique que le précédent record ! Postulé en 1930 par Wolfgang Pauli pour résoudre un défaut d’énergie dans la radioactivité bêta et détecté pour la première fois en 1956, le neutrino est une particule assez insaisissable. Pourtant l’une des plus abondante de l’Univers. Il faut dire que sa masse quasi-nulle et son absence de charge conduisent à ce que son interaction avec la matière est très faible. Il en est naturellement de même des détecteurs conçus pour la traquer, qui rivalisent de gigantisme pour tenter de saisir cette chance ! C’est dire toute…

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[C’est à Cherbourg que de l’iode a été produit pour la première fois]

Sur les 90 éléments naturels que renferme notre planète, 12 seulement étaient isolés et identifiés à la fin du XVIIe siècle. Au cours des siècles suivants, le plus grand nombre d’éléments découverts ou isolés reviennent aux Français (20 éléments), devant les Allemands et les Anglais (17 éléments) puis les Suédois (16 éléments). Diverses nationalités se partagent la dizaine d’autres. Parmi les éléments découverts par les Français, l’iode qui occupe la case 53 sur la classification des éléments. Il a été découvert en 1811 par le chimiste Bernard Courtois (1777-1838). Fils du chimiste Jean-Baptiste Courtois (1748-?), il est l’un des premiers élèves de l’École Polytechnique (1898). Revenu à la vie civile après avoir été incorporé dans le service de Santé des Armées, il découvre la morphine en 1801, en l’extrayant de l’opium. Son père avait été l’un des premiers à créer une salpêtrière artificielle, c’est-à-dire un lieu de production de salpêtre.…

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[La « vérité » en science : Marie Curie et le piège du potassium-40]

Rigueur et observation sont les deux qualités primordiales du chercheur. L’interprétation des résultats observés vient plus tard. Les exemples sont nombreux dans l’histoire de la recherche où la curiosité liée à l’observation a conduit à des découvertes importantes. Comme cela a été décrit dans un précédent billet, Henri Becquerel découvre, en février 1896, les rayons uraniques, émis par des sels d’uranium. Marie Curie décide de s’intéresser à cette émission de rayonnements comme sujet pour le doctorat qu’elle entreprend. C’est un raisonnement de chimiste qui conduit Marie Curie à découvrir que ce phénomène est beaucoup plus général. En effet, que fait un chimiste qui veut étudier un phénomène qui touche un minerai d’uranium ? Il le purifie, pensant amplifier cet effet. Or, l’émission de radiations qu’elle obtient est, au contraire, plus faible ! Cette constatation la conduit à penser que la « gangue » du minerai contient des éléments plus «…

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[Comment l’absence de soleil a bouleversé le monde]

Lorsque la nouvelle de la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen arrive à Paris, fin 1895, Henri Becquerel (1852-1908) étudie depuis plusieurs années, dans son laboratoire du Muséum national d’histoire naturelle, les phénomènes de phosphorescence. Il se demande alors si les rayons X entrent en jeu. Au cours de la dernière semaine de février 1896, il entreprend une série d’expériences sur des sels d’uranium, qu’il expose à la lumière du soleil. Ses plaques photographiques sont effectivement impressionnées. Le responsable : un rayonnement émis par les sels d’uranium. Il observe ensuite si ce rayonnement plus ou moins absorbé par un écran métallique, une petite croix de Malte en cuivreinterposée entre les sels d’uranium et la plaque. Hélas, le soleil se montre très peu cejour-là, le mercredi 26 février, et encore moins les jours suivants, ni même le dimanche 1er mars, veille du jour où se tient la séance de l’Académie…

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[On doit la découverte du francium… à une Française]

Le fer, le nickel, l’oxygène, l’arsenic ou le chrome sont des éléments chimiques (il y en a 90 naturels et 28 artificiels). Dans la classification des éléments, ils occupent les cases notées de 1 à 118. Après 1925 et la découverte par l’allemande Ida Noddack du rhénium (appelé ainsi en hommage au fleuve Rhin, case 75), il ne restait plus que deux éléments naturels, et radioactifs, à découvrir aux cases 85 et Marguerite Perey (1909-1975) va découvrir l’un d’entre eux. Depuis longtemps, la « chasse » à l’élément 87 était ouverte. Plusieurs savants russes (en 1926), anglais (1928-1930) et français (1936) pensent l’avoir découvert mais, à chaque fois, leur découverte sera infirmée à juste titre. Ces diverses découvertes avaient donné lieu à chaque fois à des nouveaux noms (russium, alkalinium, virginium, moldavium) qui finiront donc aux oubliettes. Marguerite Perey travaillait alors à Paris, à l’Institut du radium fondé par Marie…

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[Les couleurs de l’hydrogène]

Vert, bleu ou blanc, on attribue des couleurs à l’hydrogène, présenté comme une piste prometteuse dans le secteur de l’énergie. Plus ou moins propre, chaque couleur définit un mode de production. L’hydrogène, tel qu’on l’entend ici, est la molécule composée de deux atomes éponymes, H2. Or, si l'hydrogène est présent dans l'univers – et c'est même la molécule qui y est la plus commune – il n'existe qu'en très faible quantité (de l'ordre de 0,5 ppm) dans l’atmosphère terrestre. Les ressources principales permettant de produire le dihydrogène H2 (que l'on appelle hydrogène par abus de langage) sont l'eau et les hydrocarbures (le charbon, le pétrole ou le gaz). La production actuelle d'hydrogène est dans la plupart des cas réalisée à partir de gaz naturel via un processus appelé "vaporeformage" qui consiste à séparer des molécules d’hydrogène de celles de carbone auxquelles elles sont reliées grâce à de la vapeur d’eau…

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[La découverte du brome… qui aurait dû s’appeler muride]

En 1819, le jeune bachelier Antoine-Jérôme Balard (1802-1876) entre comme élève chez deux pharmaciens à Montpellier.En parallèle de ses étude set de son activité dans la pharmacie, il travaille à la Faculté des Sciences de cette ville comme préparateur de chimie. Alors qu’il étudie une variété d’algues brunes tirée des préssalés de Montpellier, il en tire une substance qu’il suppose, dans un premier temps, être un composé d’iode ou de chlore mais une analyse plus poussée lui permit de montrer qu’il s’agissait d’un nouvel élément. Balard a 24 ans quand il fait cette annonce Il annonce sa découverte en 1826. Toutefois, il avait déposé le 7 novembre 1825 un pli cacheté qui ne sera ouvert que 100 ans plus tard, le 12 juillet 1925 par un éminent chimiste de l’époque, Henry Le Chatelier (1850-1936), et qui annonçait déjà cette découverte. Balard propose le nom de « muride », dérivant du…

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