Sur les 90 éléments naturels que renferme notre planète, 12 seulement étaient isolés et identifiés à la fin du XVIIe siècle. Au cours des siècles suivants, le plus grand nombre d’éléments découverts ou isolés reviennent aux Français (20 éléments), devant les Allemands et les Anglais (17 éléments) puis les Suédois (16 éléments). Diverses nationalités se partagent la dizaine d’autres. Parmi les éléments découverts par les Français, l’iode qui occupe la case 53 sur la classification des éléments. Il a été découvert en 1811 par le chimiste Bernard Courtois (1777-1838). Fils du chimiste Jean-Baptiste Courtois (1748-?), il est l’un des premiers élèves de l’École Polytechnique (1898). Revenu à la vie civile après avoir été incorporé dans le service de Santé des Armées, il découvre la morphine en 1801, en l’extrayant de l’opium. Son père avait été l’un des premiers à créer une salpêtrière artificielle, c’est-à-dire un lieu de production de salpêtre.…
Rigueur et observation sont les deux qualités primordiales du chercheur. L’interprétation des résultats observés vient plus tard. Les exemples sont nombreux dans l’histoire de la recherche où la curiosité liée à l’observation a conduit à des découvertes importantes. Comme cela a été décrit dans un précédent billet, Henri Becquerel découvre, en février 1896, les rayons uraniques, émis par des sels d’uranium. Marie Curie décide de s’intéresser à cette émission de rayonnements comme sujet pour le doctorat qu’elle entreprend. C’est un raisonnement de chimiste qui conduit Marie Curie à découvrir que ce phénomène est beaucoup plus général. En effet, que fait un chimiste qui veut étudier un phénomène qui touche un minerai d’uranium ? Il le purifie, pensant amplifier cet effet. Or, l’émission de radiations qu’elle obtient est, au contraire, plus faible ! Cette constatation la conduit à penser que la « gangue » du minerai contient des éléments plus «…
Lorsque la nouvelle de la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen arrive à Paris, fin 1895, Henri Becquerel (1852-1908) étudie depuis plusieurs années, dans son laboratoire du Muséum national d’histoire naturelle, les phénomènes de phosphorescence. Il se demande alors si les rayons X entrent en jeu. Au cours de la dernière semaine de février 1896, il entreprend une série d’expériences sur des sels d’uranium, qu’il expose à la lumière du soleil. Ses plaques photographiques sont effectivement impressionnées. Le responsable : un rayonnement émis par les sels d’uranium. Il observe ensuite si ce rayonnement plus ou moins absorbé par un écran métallique, une petite croix de Malte en cuivreinterposée entre les sels d’uranium et la plaque. Hélas, le soleil se montre très peu cejour-là, le mercredi 26 février, et encore moins les jours suivants, ni même le dimanche 1er mars, veille du jour où se tient la séance de l’Académie…
Le fer, le nickel, l’oxygène, l’arsenic ou le chrome sont des éléments chimiques (il y en a 90 naturels et 28 artificiels). Dans la classification des éléments, ils occupent les cases notées de 1 à 118. Après 1925 et la découverte par l’allemande Ida Noddack du rhénium (appelé ainsi en hommage au fleuve Rhin, case 75), il ne restait plus que deux éléments naturels, et radioactifs, à découvrir aux cases 85 et Marguerite Perey (1909-1975) va découvrir l’un d’entre eux. Depuis longtemps, la « chasse » à l’élément 87 était ouverte. Plusieurs savants russes (en 1926), anglais (1928-1930) et français (1936) pensent l’avoir découvert mais, à chaque fois, leur découverte sera infirmée à juste titre. Ces diverses découvertes avaient donné lieu à chaque fois à des nouveaux noms (russium, alkalinium, virginium, moldavium) qui finiront donc aux oubliettes. Marguerite Perey travaillait alors à Paris, à l’Institut du radium fondé par Marie…
Originaire de Valognes, Jules Pelouze est l’un des plus grands chimistes du XIXe siècle. Conscient que l’enseignement de la chimie est alors trop théorique, il ouvre à Paris un laboratoire, qu’il met à la disposition d’étudiants, d’ingénieurs et chercheurs. Il travaille avec les chimistes les plus prestigieux de l’époque. L’année de la création de son laboratoire, il découvre la nitrocellulose, qui va inspirer deux de ses élèves, qui vont consacrer leur vie aux substances explosives. L’un Italien, Ascanio Sobrero (1812-1888), qui découvre en 1846 la nitroglycérine (composé très instable qui explose au moindre choc), l’autre Suédois, Alfred Nobel (1833-1896), qui passe un an dans le laboratoire parisien en 1850 alors que Jules Pelouze travaille sur le « coton-poudre », un explosif « plus stable ». Ce séjour et les enseignements que Nobel en tire le conduisent à tenter de mettre au point un procédé pour produire de la nitroglycérine à…
En 1819, le jeune bachelier Antoine-Jérôme Balard (1802-1876) entre comme élève chez deux pharmaciens à Montpellier.En parallèle de ses étude set de son activité dans la pharmacie, il travaille à la Faculté des Sciences de cette ville comme préparateur de chimie. Alors qu’il étudie une variété d’algues brunes tirée des préssalés de Montpellier, il en tire une substance qu’il suppose, dans un premier temps, être un composé d’iode ou de chlore mais une analyse plus poussée lui permit de montrer qu’il s’agissait d’un nouvel élément. Balard a 24 ans quand il fait cette annonce Il annonce sa découverte en 1826. Toutefois, il avait déposé le 7 novembre 1825 un pli cacheté qui ne sera ouvert que 100 ans plus tard, le 12 juillet 1925 par un éminent chimiste de l’époque, Henry Le Chatelier (1850-1936), et qui annonçait déjà cette découverte. Balard propose le nom de « muride », dérivant du…