Des chercheurs américains ont découvert un fluide qui s’échappe à une température de 9 °C au-dessus de celle de la mer et à forte pression, dans l'océan Pacifique, au niveau de la faille de Cascadia qui part de Vancouver pour arriver en Californie. Le phénomène a été observé au niveau de deux plaques tectoniques, où le moindre changement peut donner lieu à des séismes destructeurs. Or il ne s’agit pas de bulles de méthane, mais bien d’un flux sous haute pression qui s’échappe des entrailles de l’océan. La chimie de ce fluide est très atypique sur la côte ouest des États-Unis. Elle révèle un enrichissement extrême en bore et en lithium et un appauvrissement en chlorure, en potassium et en magnésium. Il est bien établi que les réactions fluide-roche, la pression des fluides interstitiels et l'écoulement des fluides ont un effet profond sur la mécanique des failles. Ces observations sont…
Les Journées Nationales de la Géologie se tiennent ce weekend, du 26 au 28 mai 2023. L’occasion d’en découvrir une partie de l’étendue à travers quelques portraits. Sédimentologie et systèmes côtiers Ces portraits, ils commencent par Alissia Rieux, docteure en sédimentologie. Elle consacre son travail à l’étude des systèmes côtiers. Ces environnements sont de plus en plus en tension, conséquences de l’urbanisation massive et du changement climatique. Les environnements côtiers sont de plus en plus vulnérables face à la croissance de l’urbanisation, de l’exploitation des ressources et du changement climatique global qui provoque une remontée des eaux. Et ceci n’est pas près de s’arrêter. La montée progressive des eaux provoque de l’érosion sur nos littoraux, et force certaines populations à se délocaliser à cause de submersions plus fréquentes et des intrusions d’eau salée. Pour mieux comprendre l’évolution que nos côtes subiront dans le futur, les chercheurs s’intéressent particulièrement à ces…
Le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC) des Nations Unies est un collectif de scientifiques indépendants du monde entier qui analysent et synthétisent les études scientifiques sur l’évolution du climat depuis plus de trente ans. Il vient de publier son sixième rapport qui valide sans surprise les précédents : le dérèglement climatique est une réalité, il s’accélère et il est causé par l’Homme. C’est un fait : la Terre s’est déjà réchauffée de 1,1°C depuis l’ère préindustrielle et quels que soient nos efforts actuels, l’augmentation globale de la température devrait atteindre 1,5°C d’ici 2030. Ce réchauffement global et moyen de notre planète est lié à une augmentation importante des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ces GES ont la particularité de permettre aux rayonnements issus du soleil de passer l’atmosphère mais ensuite de les « emprisonner » entre le sol et l’atmosphère, agissant ainsi comme une serre. Le GIEC indique…
L'oxygénation des océans à l'échelle des temps géologiques est-elle majoritairement dictée par le niveau d'oxygène dans l'atmosphère ? C'est ce qui était jusqu'alors supposé, mais une nouvelle étude publiée dans Nature le 17 août 2022 suggère que non. D'après les travaux des scientifiques du laboratoire Biogéosciences (CNRS/UBFC), en association avec le Departement of Earth and Planetary Sciences de l'Université de Californie, ce sont les mouvements des plaques tectoniques qui auraient joué un rôle dans l'oxygénation des océans. Pour le démontrer, les scientifiques ont utilisé un modèle de climat en trois dimensions pour recréer les conditions sur Terre entre moins 540 millions d'années et aujourd'hui, en prenant notamment en compte les courants de circulation océanique. Dans leur modèle, les scientifiques ont fait varier la position des continents tout en gardant la concentration atmosphérique en oxygène constante. Résultat, la concentration en oxygène des océans augmente, malgré un niveau d'oxygène constant dans l'atmosphère.…
Calculée par le Global Footprint Network, le jour du dépassement est la date à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut reconstituer en une année. Cette année, le jour du dépassement de la Terre intervient le 28 juillet 2022. Autrement dit : pour régénérer ce que l’humanité consomme aujourd’hui, il nous faudrait l’équivalent de “1,75 Terre” en termes de surface. A partir d’aujourd’hui, nous vivrons 5 mois dans le rouge en entamant le capital naturel nécessaire au maintien de la vie sur Terre. L'analyse des causes du dépassement fait apparaître le rôle du système agricole et alimentaire. En effet, nos régimes alimentaires nécessitent aujourd’hui, en termes de nourriture, de grandes surfaces de cultures et rejettent d'importantes émissions de gaz à effet de serre. Le modèle européen est particulièrement responsable de cette surconsommation. Pour la France prise seule, d'ailleurs, le jour du dépassement est intervenu…
La vague de chaleur intense qui frappe l'Europe cette semaine n'est pas la première, mais ces canicules ont augmenté en fréquence et en intensité depuis 40 ans. Selon une étude publiée le 6 juillet, ces changements se produisent plus vite en Europe qu'en Amérique du Nord, une région qui n'a pourtant pas été épargnée ces dernières années, avec les canicules et sécheresses dévastatrices. "L'intensité" est définie par la température au-delà d'un certain seuil. Que les canicules soient plus fréquentes est statistiquement inévitable, dans la mesure où la température moyenne sur Terre est de 1,1 degré plus élevée qu'il y a un siècle. Mais les chercheurs d'Allemagne, des Pays-Bas et des États-Unis, identifient un autre mécanisme, au sein des courants atmosphériques. Plus spécifiquement, le courant-jet (jet stream), une "rivière" de vents ouest-est en haute altitude (10 km), dont on avait observé qu'il se divisait à l'occasion en deux, au-dessus du continent…
Le Circulation méridienne de retournement Atlantique - ou AMOC en anglais - est un courant océanique majeur. Il constitue une "boucle" à laquelle on doit les eaux chaudes du Gulf Stream qui montent vers le nord, à la surface de l'océan, et les eaux plus froides et plus salées de l'Arctique qui descendent vers le sud, sous la surface. Une perturbation de ce phénomène a depuis longtemps été pointée comme un des risques du réchauffement climatique: si le courant océanique venait à trop ralentir, voire à s'interrompre, cela bouleverserait la météorologie des deux côtés de l'Atlantique Nord, une partie devenant plus froide et l'autre, plus chaude - en plus de modifier les précipitations, d'accélérer la hausse du niveau des eaux et de réduire la capacité de l'océan à absorber le CO2. Il se trouve que ce courant est à son point le plus faible des 1000 dernières années et qu'en…
Les zones géographiques plus vastes contiennent plus d'espèces... Voilà une observation élevée au rang de loi en écologie! Ainsi, la “Relation Espèce-Superficie” (SAR en anglais) aide non seulement à comprendre l'échelle spatiale de la biodiversité, mais également à prédire les effets potentiels de la destruction des habitats dans les écosystèmes. Ce qui est moins exploré, c'est si les changements de biodiversité s'accompagnent d'une modification des réseaux d'interaction. C'est l'objet d'une récente étude dans laquelle les chercheurs montrent que de nouvelles "Relations Réseau-Superficie" (NAR en anglais) se manifestent parallèlement aux Relations Espèces-Superficie. Ils utilisent les données de 32 réseaux écologiques empiriques de différents biomes, types d'interaction (hôte-parasite, plante-pollinisateur, plante-herbivore et autres réseaux trophiques) et domaines spatiaux. Les chercheurs observent que les relations biodiversité-zone peuvent être étendues à la fois au dénombrement des espèces mais aussi à l'identification de niveaux plus élevés de complexité du réseau. L'augmentation du nombre d'interactions dans lesquelles…
Pour limiter l’empreinte carbone due à l’activité humaine, la séquestration du dioxyde de carbone (CO2) par minéralisation est actuellement mise en œuvre par la plus grande usine de captage de CO2 au monde, dans le massif volcanique de Hengill, près de la capitale islandaise Reykjavik. Concrètement, il s’agit de piéger le CO2, principal responsable du réchauffement climatique, puis de l’injecter dans le basalte, très poreux, dans lequel il se pétrifie. Ce processus existe dans la nature, où il peut prendre jusqu’à plusieurs milliers d’années pour se finaliser. Lors d’injections pilotes, les scientifiques ont réussi à mener le processus à terme en seulement deux ans. Une fois le CO2 pétrifié, son confinement est quasiment garanti pour une très longue durée. Pour Sigurdur Gislason, géochimiste à l’université d’Islande, « Il s’agit de la forme la plus stable et sécurisée de stockage du CO2 ». La start-up suisse Climeworks, qui vient d'inaugurer la plus grande…
Le GIEC normand, constitué d’experts régionaux (scientifiques et spécialistes) sur les différentes thématiques liées au climat et à son évolution, a pour but de traduire les prévisions du IPCC/GIEC international pour le territoire et de faire la synthèse des travaux scientifiques locaux existants sur ce sujet. Il a pour mission de régionaliser les connaissances scientifiques et techniques, de les diffuser auprès des acteurs régionaux et de la population pour que chacun puisse anticiper les changements climatiques et engager les actions nécessaires pour s’y adapter ou les atténuer. Les travaux menés par le cadre GIEC normand montrent clairement que le changement climatique est aussi une réalité en Normandie. Il se marque par: une augmentation de la température entre +1 °C et +2 °C depuis 1970 sur toutes les stations météorologiques normandes,une augmentation du nombre de jour de chaleur,une diminution du nombre de jour de gel, de neige et de brouillard. Les…