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A l’aube des commémorations du 80e anniversaire du débarquement et de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Cherbourg a accueilli ce mercredi 22 mai 2024 un exercice inédit de traitement d’une catastrophe causant de très nombreux grands brûlés.

Cet exercice sans précédent reposait sur le scénario d’un incendie de car-ferry impossible à maîtriser au large des côtes, provoquant de nombreuses victimes. Or en France, le soin des grands brûlés, qui requiert des moyens d’intervention très lourds, est limité à 25 lits.

Pourtant, chaque année près de 400 000 personnes se brûlent en France, le plus souvent accidentellement. Pour près de 9 000 d’entre elles, la brûlure est grave. Une hospitalisation s’impose alors, relevant de soins complexes qui durent parfois plusieurs années. A noter que près de la moitié des brûlés ont moins de 16 ans et la tranche d’âge ente 0 et 6 ans est la plus menacée. La majorité des brûlés sont aussi des hommes (60 %).

Les brûlures ont des causes diverses : un liquide ou un objet chaud, l’électricité, les flammes, des produits chimiques ou encore l’exposition aux rayons UV. Le contact avec un liquide chaud figure parmi les causes les plus fréquentes : de l’huile bouillante, de l’eau brûlante… Les brûlures peuvent aussi se produire au contact de solides chauds – comme un fer à repasser ou la vitre d’un four – ou être liées au feu, aux flammes et à la fumée.

Une brûlure est qualifiée de grave dès lors que:

  • elle couvre au moins 20 % de la surface du corps d’un enfant de moins de 5 ans ;
  • elle couvre au moins 30 % de la surface du corps d’un enfant de plus de 5 ans ou d’un adulte ;
  • elle se présente au niveau des voies respiratoires.

Par ailleurs, Le plus grand organe du corps – la peau – se compose de deux couches de tissus : l’épiderme, dépourvu de vaisseaux sanguins, et le derme, sous-jacent, constitué d’un tissu conjonctif vasculaire et nerveux. Un système de classification des brûlures est également établi en fonction de la profondeur de la brûlure, selon qu’il ne touche que l’épiderme, le derme ou atteint même des couches profondes, qui peuvent aller jusqu’à l’os.

Les brûlures graves entraînent des conséquences importantes, tant physiques que psychologiques. Elles provoquent des états de choc, des douleurs majeures et des infections graves qui engagent le pronostic vital de la victime. Les principaux facteurs de risque de décès sont l’âge avancé, un pourcentage élevé de surface corporelle totale brûlée et les maladies chroniques. Les défaillances multi-systémiques, les septicémies et les inhalations de fumée représentent les principales causes de décès, soit entre 1.4 % et 18 %.

En France, il existe une prise en charge spécifique pour les victimes de brûlures, qui repose sur une vingtaine de centres de traitement des brûlés (CTB). Chaque équipe regroupe des médecins brûlologues (spécialistes de la physiopathologie et du traitement des brûlures), des chirurgiens, des infirmières, des kinésithérapeutes, des psychologues ou encore des assistantes sociales.

Il s’agit à la fois de limiter la douleur du patient, les séquelles fonctionnelles et esthétiques et de traiter les complications. Les patients peuvent être placés sous ventilation assistée en réanimation ou suivis en chirurgie pour les greffes ou la reconstruction plastique.

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