Marie-Louise Giraud, née Lempérière, porte un nom devenu tristement célèbre. En 1940, elle pratique son premier avortement sur une de ses voisines venue lui demander son aide. Sans connaissance sur le sujet, elle s’exécute et une autre femme viendra la voir un an plus tard pour les mêmes raisons. Dès cette seconde intervention, elle se fera rémunérer pour cet acte. Le tribunal dénombrera un total de 27 avortements réalisés par Marie-Louise Giraud entre 1940 et 1942 à Cherbourg.
Auparavant, les avortements étaient considérés comme des crimes. Ceux-ci étant jugés par la cour d’assise composée de citoyens tirés au sort, les avortements ne sont pas réellement gravement punis. Le gouvernement de Vichy du Maréchal Pétain dont la devise était “Travail Famille Patrie” décide alors de ne plus classer les avortements comme des crimes mais comme des délits qui, eux, seront jugés par le tribunal correctionnel. Les peines seront alors bien plus sévères.
Marie-Louise Giraud est dénoncée de manière anonyme puis arrêtée en octobre 1942. Elle sera condamnée à mort à l’âge de 39 ans. Elle n’obtiendra pas la grâce du Maréchal et sera décapitée le 30 juillet 1943 à Paris, par le bourreau Jules-Henry Desfourneaux. Ce sera l’unique faiseuse d’anges punie de la peine capitale en France.
Un collectif féministe de colleuses d’affiches, les Marie-Louise, s’est constitué à Cherbourg-en-Cotentin contre les violences faites aux femmes et a pris ce nom en mémoire de Marie-Louise Giraud.
En cette Journée internationale des droits des femmes, restons tous et toutes vigilant.e.s à ce que ces droits soient respectés, et tout particulièrement dans la crise sociale et politique à laquelle nous sommes confronté.e.s.