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L’Europe célèbre cette semaine le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte (1769-1821), général dans les armées de Louis XVI et de la République française (1785-1799) puis premier consul (1799-1804) et empereur (1804-1815). L’homme politique aura particulièrement marqué la ville de Cherbourg de son emprunte quand, alors premier consul, il ordonne la construction d’une rade artificielle à visée militaire défensive, qui est demeurée la rade artificielle la plus grande du monde jusqu’en 2008 et la construction de celle de Ras Laffan (Qatar),.

Mais Napoléon Bonaparte est aussi homme de sciences. Ainsi, à seulement 16 ans, il passe l’examen d’artillerie à l’école militaire de Paris (où il est réputé meilleur mathématicien de l’école) et devient lieutenant en second. Son examinateur, qui n’est autre que Laplace, se dit même impressionné par les connaissances mathématiques du futur artilleur, nettement supérieures à celles de ses contemporains même cultivés.

En réalité, Napoléon Bonaparte, qui a acquis une culture scientifique autodidacte par choix délibéré, voue une passion aux sciences et s’intéresse particulièrement aux théories de la Terre (fonds marins, formation des vents, régime des volcans) et aux « sciences pures » (mathématiques, mécanique, astronomie) mais ne peut que suivre au niveau de la vulgarisation des débats scientifiques.

Pourtant, en 1797 et bien que Général déjà victorieux de nombreuses batailles, il est élu à l’Institut National. Napoléon Bonaparte est membre de la section II « Arts mécaniques » de la première classe et assiste assidûment aux séances, jusqu’à son départ pour l’Egypte en mai 1798.

Fondé en 1795, l’Institut National rassemble les élites scientifiques, littéraires et artistiques de la nation afin qu’elles travaillent ensemble à perfectionner les sciences et les arts, à développer une réflexion indépendante et à conseiller les pouvoirs publics. Cela lui vaut le surnom de « Parlement du monde savant »

Là, il intègre aux 32300 hommes au départ de Toulon, une « commission des Sciences et des Arts » composée de 167 savants. A travers ce renfort inattendu, Napoléon Bonaparte veut créer en Egypte une situation sans précédent: confier à des scientifiques un rôle essentiel dans une affaire qui est la chasse gardée des militaires, à savoir la colonisation d’un pays. La commission y réalise des recherches pratiques et fouille toute l’Egypte. De retour en France en 1801 et après huit ans de travail, le commission des Sciences et de Arts laissera à la postérité un ouvrage « Description de l’Egypte », publié en 1809 avec une préface de Fourier.

Comme chef d’Etat, Napoléon Bonaparte continue de fréquenter l’Institut de France, avec toutefois moins d’assiduité, les circonstances l’ayant dirigé vers une autre carrière. Il veille chaque fois à ne pas en troubler l’ordre du jour par sa présence et signe comme « citoyen Bonaparte » les PV de séances. Premier consul puis Empereur et jusqu’en Exil, la place des ouvrages scientifiques dans les bibliothèques de Napoléon Bonaparte témoigne de la persistence toute sa vie durant d’un souci de culture scientifique.

Pour aller plus loin, deux articles à découvrir sur le site Histoire de la fondation Napoléon:
> période 1779-1798: https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-et-les-scientifiques-1-1779-1798/
> période 1799-1821: https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/napoleon-et-les-scientifiques-2-1799-1821/

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