La France, en phase avec ses engagements climatiques, vise une réduction ambitieuse de 50 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport à 1990, avec pour objectif la neutralité carbone en 2050 afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
La neutralité carbone se définit par un équilibre entre les émissions de GES et la capacité de la planète à les absorber, notamment via des puits de carbone comme les forêts et les sols. L’objectif est de parvenir à un bilan d’émissions nulles ou négatives : les émissions résiduelles sont compensées par des méthodes de captage et de stockage de carbone.
En France, atteindre cet objectif suppose une décarbonation progressive de l’économie, c’est à dire la réduction de l’utilisation d’énergies fossiles, sources majeures de CO₂, à la faveur d’énergies renouvelables et d’optimisation de l’efficacité énergétique.
L’année 1990 sert de base pour mesurer les réductions d’émissions. À l’époque, la France émettait environ 550 millions de tonnes de CO₂ par an. Depuis, elle a déjà réduit ses émissions de près de 25 %, notamment grâce au secteur énergétique et aux transports. Cependant, atteindre 50 % de réduction d’ici 2030 représente une accélération significative des efforts, et cela dans un laps de temps relativement court.
Pour atteindre ces objectifs, chaque secteur doit jouer un rôle déterminant :
- En 2021, le secteur des transports était responsable de 30 % des émissions de GES en France. Les émissions dans ce secteur proviennent principalement des véhicules à moteur thermique. Pour répondre à l’objectif de 2030, des mesures d’électrification du parc automobile, de développement des transports en commun, et de promotion des mobilités douces (vélo, marche) sont nécessaires.
- Les industries lourdes, comme la sidérurgie et le ciment, sont responsables de 19 % des émissions. La décarbonation de ce secteur passe par des investissements dans des technologies innovantes, comme l’hydrogène décarboné et le captage du CO₂.
- Le bâtiment représente environ 18 % des émissions. Leur rénovation énergétique suppose le remplacement du chauffage au fioul ou au gaz, par exemple, par des systèmes électriques ou des pompes à chaleur plus efficaces.
- L’agriculture, enfin, est responsable d’environ 20 % des émissions de GES en raison de la production de méthane (notamment par l’élevage) et de protoxyde d’azote (lié aux fertilisants). Des pratiques agricoles durables, comme l’agroécologie et l’agriculture régénérative, sont encouragées pour limiter l’impact environnemental de ce secteur tout en assurant la sécurité alimentaire.
La réduction de 50 % des émissions de GES et la neutralité carbone sont des ambitions exigeantes. Si les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sont des piliers de cette transition, l’adaptation à ces changements implique aussi une évolution des comportements
Les projections montrent que sans action forte, les températures globales pourraient augmenter de 2,7 °C à 4 °C d’ici la fin du siècle. Cette hausse entraînerait des impacts graves, notamment des phénomènes météorologiques extrêmes, une montée du niveau de la mer et une diminution de la biodiversité. L’atteinte de la neutralité carbone en 2050, en accord avec les Accords de Paris, pourrait limiter ces effets, en stabilisant le réchauffement autour de 1,5 °C. L’engagement de la France pour une réduction de 50 % de ses émissions d’ici 2030 en vue de la neutralité carbone en 2050 représente un défi de taille, mais elle est essentielle pour répondre aux enjeux climatiques globaux. Alors que la COP29 est en cours et que des acteurs climatosceptiques influents sont de retour sur la scène mondiale, l’ambition française se pose comme un exemple de leadership climatique dans une période d’incertitude.