Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein, rappelle chaque année l’importance de la prévention et du dépistage. En 2024, alors que la recherche médicale fait des avancées majeures, une technologie se démarque de plus en plus dans la lutte contre le cancer du sein : l’intelligence artificielle (IA).
Le cancer du sein est l’un des cancers les plus courants chez les femmes dans le monde. Il affecte environ une femme sur huit au cours de sa vie, et la détection précoce est cruciale pour améliorer les chances de guérison. Le dépistage régulier à travers la mammographie a permis de réduire la mortalité, mais cette méthode n’est pas infaillible. Des études montrent que jusqu’à 20 % des cancers du sein peuvent ne pas être détectés lors d’une mammographie standard. De plus, les faux positifs entraînent souvent des biopsies inutiles, générant stress et inconfort chez les patientes.
L’IA pourrait venir combler ces lacunes en améliorant la précision des diagnostics. Grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique, cette technologie peut analyser de grandes quantités de données médicales à une vitesse et avec une précision inégalées, réduisant ainsi les erreurs humaines et offrant des résultats plus fiables.
L’une des applications les plus prometteuses de l’IA dans le dépistage du cancer du sein réside dans l’analyse d’images radiologiques. Les algorithmes d’IA sont capables d’examiner les mammographies, les IRM et les échographies à la recherche de signes de cancer avec une précision croissante. Ils sont entraînés sur des milliers, voire des millions, d’images médicales pour apprendre à repérer des anomalies que l’œil humain pourrait manquer.
Une étude publiée en 2020 dans Nature a par exemple révélé que l’utilisation de l’IA avait permis de réduire le taux de faux négatifs de 9,4 % et le taux de faux positifs de 5,7 %. Cette capacité de détection est particulièrement importante dans les cas de cancer à un stade très précoce, lorsque les signes peuvent être subtils et difficiles à repérer.
L’IA ne remplace pas les radiologues, mais elle les assiste. Elle fournit une seconde lecture des images et signale les zones qui méritent une attention particulière. Elle contribue également à réduire la fatigue décisionnelle, un facteur de risque important dans l’erreur médicale et permet de standardiser les pratiques médicales.
Un autre aspect novateur de l’IA est sa capacité à analyser non seulement les images mais aussi des données multiples sur les patientes, telles que l’historique familial, les antécédents médicaux, et les facteurs de risque génétiques. En croisant ces données, les algorithmes d’IA peuvent proposer un dépistage personnalisé, suggérant des tests plus fréquents ou spécifiques pour les patientes à haut risque, ou au contraire allégeant le suivi pour celles dont le risque est plus faible.
Cette approche permet d’adapter le dépistage aux besoins individuels, ce qui est une avancée majeure par rapport à la mammographie standard recommandée de manière universelle. Elle ouvre également la voie à une médecine plus préventive et moins interventionniste. À l’occasion d’Octobre Rose, intelligence artificielle ou non, il est important de souligner que la détection précoce du cancer du sein sauve des vies !