Situé à cheval sur les départements de la Manche et du Calvados, le Parc naturel est composé d’une vaste zone humide, qui offre une formidable diversité de flore et de faune reconnue au niveau international. Territoire rural habité, riche d’un maillage de bourgs structurant le tissu socio-économique, le PnrMCB a été reconnu au niveau national pour la forte valeur de son patrimoine naturel et culturel. Il fait ainsi partie des 58 parcs naturels régionaux qui existent en France. Conciliant campagne vivante et protection, sa mission est aussi de valoriser ce patrimoine par des initiatives innovantes. Ainsi, il œuvre pour la sauvegarde, la restauration et la valorisation de son territoire dans une dynamique de développement durable.
L’une des spécificités de ce territoire est la présence d’une mosaïque de marais, parfois tourbeux, qui se retrouvent sous l’eau en hiver sous l’action des précipitations qui entraînent le débordement des cours d’eau. Ce rythme annuel d’inondations couplé à la présence d’eau dans le sol presque toute l’année a conduit à l’apparition de grandes zones appelées tourbières. Dans ces tourbières, le sol est constitué d’un matériau particulier : la tourbe. Ce matériau, formé à partir de restes végétaux qui ne se décomposent pas à cause du manque d’oxygène dans le sol, est exclusivement composé de matière organique et donc de carbone. Ainsi, les tourbières sont un véritable puits de carbone puisque depuis des milliers d’année la tourbe s’y accumule jusqu’à atteindre plusieurs mètres. C’est le cas dans la tourbière de la Sangsurière, une des deux Réserves Naturelles dont la gestion a été confiée au Parc. La tourbe s’y accumule depuis environ 10 000 ans et atteint aujourd’hui au maximum plus d’une dizaine de mètres sur une surface de 396 hectares : c’est une des plus grandes tourbières de France.
Les grandes tourbières du Parc ainsi que les fonds de vallées, bien souvent tourbeux, placent les marais du Cotentin et du Bessin en première place en termes de stock français de tourbe mais aussi de carbone. C’est dans notre territoire que s’établit la moitié du stock de carbone de Basse-Normandie, soit 15 % du stock français. Ce puits de carbone, bien que millénaire, reste très sensible à l’état de santé de tourbières. La sécheresse, l’extraction ou le drainage des marais sont des menaces qui peuvent entraîner la dégradation de la tourbe et la libération du carbone qu’elle contient, dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone (CO2). Or, le CO2 est un des gaz à effet de serre les plus présents dans l’atmosphère et le principal mis en cause du changement climatique.
L’une des missions du Parc est de sensibiliser les différents usagers de son territoire afin de prendre soin des marais et de veiller à la bonne conservation de ces milieux qui sont bien souvent le dernier refuge d’espèces animales comme végétales.