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Qu’est-ce qu’une hydrolienne ?

Une hydrolienne permet de produire de l’électricité renouvelable à partir des courants marins ou fluviaux. Elle fonctionne selon le même principe qu’une éolienne mais le fait de l’immerger présente plusieurs avantages :

  1. la marée étant prévisible, il est possible de connaître à l’avance la production, ce qui facilite l’insertion de l’électricité sur le réseau ;
  2. l’impact visuel est nul étant donné que l’hydrolienne est immergée ;
  3. la densité de l’eau étant environ 800 fois plus élevée que celle de l’air, il est possible de produire beaucoup d’électricité (1 à 2 Mégawatts) avec un dispositif assez compact (10 à 20 m de diamètre).

Le Raz Blanchard est un site exceptionnel car les courants atteignent 5 m/s lors des marées de vives eaux. C’est l’un des plus importants gisements hydroliens dans le monde. Théoriquement, les courants du Raz Blanchard peuvent produire 5,1 Gigawatts, l’équivalent de plusieurs centrales nucléaires.

Où en sont les projets dans le Raz Blanchard ?

Des tests avec un nombre limité d’hydroliennes sont prévus dans le Raz Blanchard pour vérifier la faisabilité technique et pour estimer au mieux les coûts de fabrication, de mise en service et d’exploitation. Ces tests, s’ils sont concluants, seront un premier pas vers une exploitation plus conséquente. Il y a aujourd’hui deux projets de tests portant sur le Raz Blanchard : l’un est mené par Normandie hydroliennes, l’association de la région Normandie et de la société Simec Atlantis Energy ; l’autre est mené par HydroQuest en partenariat avec les CMN. Dans les deux cas, les hydroliennes ont déjà été testées avec succès sur d’autres sites : le Pentland Firth (en Ecosse) pour Simec Atlantis et le site d’essais de Paimpol-Bréhat pour HydroQuest.

Une équipe du LUSAC (Laboratoire Universitaire des Sciences Appliquées de Cherbourg) regroupant des enseignants-chercheurs de l’ESIX Normandie et d’Intechmer participe activement aux études sur les hydroliennes, en particulier sur le Raz Blanchard. Les travaux de recherche sont réalisés dans le cadre de divers projets en lien direct avec les entreprises du secteur, notamment le projet européen Interreg TIGER.

Les travaux de cette équipe reposent sur l’utilisation conjointe de modèles numériques (des simulations effectuées sur des supercalculateurs), de mesures sur site (des mesures des vitesses des courants notamment) et d’essais en laboratoire sur des maquettes à échelle réduite. Les applications sont nombreuses. Ainsi, le LUSAC contribue au développement de concepts innovants de captation des courants marins (par utilisation d’un foil par exemple). Il cartographie très précisément les courants du Raz Blanchard et fournit des estimations de la production hydrolienne selon divers scénarios d’exploitation. D’autres sujets sont également abordés pour accompagner le développement de la filière hydrolienne comme l’optimisation de la gestion de l’énergie électrique dans un parc d’hydroliennes ou l’évaluation des impacts potentiels sur l’environnement. Enfin, le LUSAC développe des méthodes de simulations numériques innovantes pour reproduire les sillages des hydroliennes (voir image) ou caractériser la turbulence dans le Raz Blanchard.

Cet article a 2 commentaires

  1. Olivier

    Bonjour,
    effectivement cette énergie est colossale reste à pouvoir assurer la maintenance de ces appareils en milieu salin .Je pense qu’une structure immergée de taille conséquente sera difficile à entretenir et nécessiterait des moyens coûteux.
    – Pourquoi ne pas imaginer des hydrogenerateurs de taille modeste en plus grands nombres , faciles à entretenir et qui travaillent à partir de la surface .Si l’on prend l’exemple du Blanchard , le plus avantageux est le courant de flot aux environs de la Foraine soit tout près de la terre c’est un bon point de départ experimental .( la société Française watt and sea développe un appareil tres performant )
    – Les tunneliers traverses bien les alpes , en Norvege les fjords sont franchis également par des tunnels.
    Pour une maintenance terrestre ou plutôt souterraine, des puits avec sas d’entretien a l’identique des embases traversantes loch/sondeur de nos bateaux pourraient aussi contenir ces hydroliennes rétractables.
    Le principal est de trouver ce moyen de maintenance au plus bas prix , c’est la clef.
    N’hésitez pas commenter mon avis sur le sujet , cordialement.
    Olivier

  2. Jérôme

    Bonjour Olivier,
    Merci pour votre retour.
    Le coût de l’électricité est effectivement le « nerf de la guerre ». Il faut être compétitif par rapport aux autres énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes terrestres ou offshore,…). C’est ce critère qui fera que l’exploitation à grande échelle sera fera ou pas.
    Concernant les solutions, il y a effectivement des hydroliennes moins difficiles à maintenir que d’autres. Si cela vous intéresse, je vous invite à visiter les sites d’Orbital Marine Power (hydroliennes flottantes), Minesto (hydroliennes de type cerf-volant) ou d’Inyanga (hydroliennes faciles à maintenir)…
    Le principal soucis avec les hydroliennes flottantes, c’est la tenue à la houle (avec des vagues qui peuvent dépasser 10 m crête à crête dans le Raz Blanchard). Toutefois, c’est surement une bonne solution dans de nombreux milieux (moins exposés).
    Au plaisir d’en discuter lors de la fête de la science….
    Scientifiquement,
    Jérôme

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