Le 29 juin est la journée mondiale du Petit Prince qui fête également cette année les 75 ans de sa parution en France. Cette date a été retenue en hommage à son auteur Antoine de Saint Exupéry né le 29 juin 1900.
Si Antoine de Saint Exupéry est connu pour être un écrivain à succès et un grand aviateur, on connaît moins son côté inventeur prolifique qui n’a eu de cesse de chercher des solutions à des problèmes concrets qu’il rencontrait quotidiennement pendant ses missions aériennes.
Le premier brevet déposé par Antoine de Saint-Exupéry date de 1934 (Brevet n° 795.308) et concerne un système pour l’atterrissage sans visibilité des avions. Il fait preuve d’esprit scientifique dans sa façon d’aborder les questions et d’ingéniosité technique pour les résoudre. Ce brevet décrit un système lumineux d’aide à l’atterrissage sans visibilité, mesurant en permanence la hauteur de l’avion par rapport au sol. Antoine de Saint-Exupéry imagine ainsi un faisceau de lumière visible, ultraviolette ou infrarouge, qui, à basse hauteur, dessine un disque ou un ovale sur le sol. À l’arrière de l’avion, un capteur optique (à cellule photoélectrique), tournant, mesure le diamètre de cette tâche : plus elle est petite, plus l’avion est bas. Utilisable à très faible altitude mais sans doute difficile à réaliser, un tel instrument répond à un besoin crucial : évaluer la hauteur de l’appareil en phase finale de la manœuvre d’atterrissage. Aujourd’hui, les avions de ligne sont équipés d’un GPWS (Ground Proximity Warning System), dont le principal instrument est un altimètre radar.
En 1937, il déposera un brevet pour un système répétiteur de lecture d’appareils indicateurs ou de mesures (brevet n° 838.687). En 1939, Antoine de Saint Exupéry proposera une nouvelle méthode de mesure par superposition de courbes symétriques et application aux appareils radiogoniométriques (brevet n° 870.607). Ainsi de 1934 à 1941, il dépose 11 brevets et 4 additifs (et un sous le pseudonyme Max Ras) à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) en France et un brevet aux États-Unis. Aucun de ces brevets ne lui apporte une rémunération quelconque ou ne fera l’objet d’industrialisation en France.
Pendant la seconde guerre mondiale, il est incorporé, malgré son âge, dans le corps de l’armée de l’air, puis compte tenu de ses aptitudes en sciences, il reçoit une mutation pour être affecté à la direction du centre national de recherche scientifique, section recherche appliquée, mais préfèrera rester sur le terrain et continuera ses recherches depuis son cantonnement d’aviateurs. Il y développera notamment le premier mesureur de distance au monde.
Antoine de Saint-Exupéry était décrit comme un esprit en perpétuel mouvement. Ses travaux démontrent un esprit de synthèse et une imagination qui lui permettent de trouver des liens entre des phénomènes qui n’en ont en apparence aucun. Saint Exupéry apparaît comme un vrai savant bien que non académique qui oeuvre la plupart du temps en solitaire sans l’appui de laboratoire de recherches, seul dans son coin il cherche et trouve des solutions hors des sentiers battus.
En raison de l’ensemble de ses travaux, 70 ans après sa disparition en 1944, l’École nationale de l’aviation civile lui a décerné le titre d’ingénieur d’honneur.
Cette imagination et cette connaissance des sciences se retrouvent également au sein de ses oeuvres et plus particulièrement dans l’histoire du Petit Prince dont le narrateur est un aviateur qui à la suite d’une panne de moteur a dû se poser en catastrophe dans le désert du Sahara et va rencontrer le Petit Prince qui commencera pour lui demander : « s’il vous plaît… dessine-moi un mouton ». Puis, jour après jour, le Petit Prince raconte son histoire à l’aviateur et notamment sa vie sur une autre planète « l’astéroïde B 612 » sur lequel il a laissé sa rose et ses aventures jusqu’à son arrivée sur Terre, une histoire fantastique et pleine de leçons pour petits et grands.
A lire également, « Vol de Nuit » du même auteur, où Saint-Exupéry livre un témoignage dépouillé de toute littérature sur la vie des pilotes de ligne. Il retrace une expérience vécue et il montre comment lui-même et ses camarades aviateurs étaient prêts à renoncer à tout ce qui les touchait individuellement pour défendre une cause qui leur semblait légitime.
En savoir plus:
> https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/aeronautique-saint-exupery-brevetait-inventions-26513/
> https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/aeronautique-antoine-saint-exupery-228/
> https://www.francebleu.fr/emissions/objectif-ciel/toulouse/du-petit-prince-au-cnrs
> https://www.antoinedesaintexupery.com/oeuvre/