Le Vendée Globe, souvent surnommé « l’Everest des mers », est une course à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Cette épreuve mythique, qui traverse les océans de la planète, met à rude épreuve les skippers et leurs bateaux, confrontés à des conditions météorologiques et marines extrêmes. Comprendre ces défis aide à saisir l’exploit accompli par ces navigateurs hors pair.
Le Vendée Globe débute et se termine aux Sables-d’Olonne, en Vendée, en passant par les trois grands caps : le Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), le Cap Leeuwin (Australie) et le Cap Horn (Amérique du Sud). Ce tracé couvre plus de 40 000 km, majoritairement dans les mers australes, où se concentrent les vents les plus puissants et les vagues les plus hautes du globe.
Les skippers doivent composer avec des climats variés selon les régions traversées, Ainsi, si les alizés tropicaux, des vents réguliers de l’Atlantique Nord et Sud, permettent des progressions rapides, les skippers doivent éviter les déventes créées par des phénomènes comme le pot au noir, situé près de l’équateur, où calmes plats et orages soudains se succèdent. Les vents des quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants, intenses, balayent les latitudes australes. Alimentés par l’absence d’obstacles terrestres, ils forment des systèmes dépressionnaires rapides et puissants, combinés à des vagues pouvant dépasser les 10 m.
Les skippers s’appuient sur des modèles météorologiques avancés pour anticiper les phénomènes à venir, basés sur les données fournies par les satellites et les bouées océaniques. Les marins jonglent entre ces informations et leur instinct pour choisir la route optimale.
Les courants marins, dans lesquels la navigation exige une précision millimétrée, influencent également la progression des bateaux. Certains peuvent devenir de précieux alliés en fournissant une « poussée gratuite ». Les skippers recherchent activement ces zones pour gagner en vitesse tout en économisant de l’énergie et en réduisant les contraintes sur leur bateau. Par exemple :
- Le Gulf Stream, dans l’Atlantique Nord, est un courant chaud et rapide, qui longe la côte est des États-Unis avant de traverser l’océan vers l’Europe. Il peut offrir un coup de pouce appréciable dans les premières étapes de la course.
- Le Courant des Malouines, dans l’Atlantique Sud, descend le long de l’Argentine. Courant froid, il peut être utilisé pour optimiser la descente vers les mers australes.
- Le gigantesque Courant Circumpolaire Antarctique, le plus puissant de la planète, circule d’ouest en est autour de l’Antarctique. En le longeant habilement, les skippers peuvent profiter de sa dynamique pour maintenir des vitesses élevées.
À l’inverse, certains courants peuvent ralentir les bateaux ou rendre la navigation particulièrement complexe. Éviter ces zones défavorables est une priorité pour les marins.
- le Courant des Aiguilles, au sud de l’Afrique, est un courant chaud qui remonte l’Océan Indien vers le sud-ouest, mais lorsqu’il rencontre les vents dominants venus de l’ouest, il génère des vagues extrêmement hautes et chaotiques.
- Le Courant de Humboldt, le long de la côte ouest de l’Amérique du Sud, est quant à lui un courant froid qui descend vers le sud, mais son interaction avec les vents locaux peut entraîner des zones de calme qui ralentissent la progression des skippers.
Ainsi, le Vendée Globe, au-delà de l’exploit sportif, rappelle la puissance et la beauté de l’océan et des éléments qui l’animent !