Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la vie a été profondément bouleversée, affectant tous les aspects du quotidien, y compris la manière dont les enfants sont élevés et socialisés. Ainsi, le développement social et cognitif des enfants nés pendant la période de confinement, appelés « Bébés Covid », pourrait être affecté par le manque d’interactions et d’expériences en face à face.
Du fait des mesures de confinement qui ont été mises en place partout dans le monde, les familles ont dû rester à la maison pour éviter la propagation du virus. Pour les nouveaux parents, cela signifiait élever leurs enfants dans un environnement isolé, avec des interactions limitées à la famille immédiate et souvent sans l’accès habituel aux crèches, aux groupes de jeux, et aux activités communautaires. Ces circonstances exceptionnelles ont conduit à une situation où les « bébés Covid » ont manqué des opportunités cruciales pour leur éveil social.
Le développement social des enfants repose en effet en grande partie sur les interactions avec d’autres personnes, y compris les pairs et les adultes en dehors du cercle familial. Les bébés apprennent à interpréter les expressions faciales, les tonalités de voix, et les gestes par le biais de contacts réguliers avec diverses personnes. Les confinements ont réduit ces interactions, limitant l’exposition des enfants à une gamme variée de stimuli sociaux.
Des études préliminaires indiquent que certains « bébés Covid » présentent des retards dans certaines compétences sociales et émotionnelles. Par exemple, il a été observé que des enfants ont plus de difficulté à reconnaître les émotions chez les autres ou à interagir de manière appropriée avec leurs camarades lorsqu’ils commencent à fréquenter des environnements sociaux comme les crèches ou les maternelles. Les parents et les éducateurs rapportent également des comportements plus timides ou anxieux chez ces enfants, ainsi qu’une dépendance accrue aux figures parentales.
Les symptômes observés chez les « bébés Covid » peuvent varier, mais les courants incluent :
- En l’absence d’interactions régulières avec des personnes extérieures à la famille, certains enfants montrent des retards dans l’acquisition du langage et de la communication verbale.
- Une sensibilité accrue aux changements et une gestion émotionnelle plus difficile peuvent être observées, notamment en situation de stress ou de nouveauté sociale.
- Ces enfants peuvent montrer une réticence à interagir avec des étrangers ou à participer à des activités de groupe, ce qui pourrait être un signe de timidité accrue ou d’anxiété sociale.
- Une forte dépendance aux parents pour le confort et la sécurité est souvent notée, ce qui peut poser des défis lors de la transition vers des environnements plus indépendants, comme l’école.
Pour atténuer les effets potentiels de ces retards, les parents peuvent encourager les interactions sociales en organisant des rencontres avec d’autres enfants, même en petits groupes. L’inscription des enfants à des activités préscolaires dès que possible peut également favoriser un développement social plus équilibré. Les professionnels de la petite enfance et les éducateurs jouent également un rôle clé en identifiant les enfants qui peuvent présenter des signes de retard. Les programmes d’apprentissage social et émotionnel dans les écoles maternelles peuvent aider à développer ces compétences chez les enfants.
Bien que les effets à long terme ne soient pas encore pleinement compris, il est essentiel de rester vigilant et de soutenir ces enfants avec des interventions appropriées pour garantir qu’ils puissent rattraper les expériences sociales et émotionnelles manquées durant cette période critique de leur vie.