Noël approche et comme tous les ans, le père Noël est confronté à des difficultés colossales de livraison de milliards de colis à travers le monde et en un temps record. Alors comment fait-il ?
L’UNICEF recense 2,1 milliards d’enfants de moins de 18 ans dans le monde. Compte tenu de l’origine païenne de la fête de Noël et de son esprit, on peut supposer que pour la livraison des cadeaux, sur la base moyenne de 2,5 enfants par foyer, et pas seulement chrétien, l’homme à la barbe blanche doit faire 840 millions d’arrêts dans la nuit du 24 au 25 décembre.
Supposons que ces foyers soient répartis harmonieusement sur les terres émergées de la planète, la Terre ayant un rayon de 6 370 kilomètres (km), dont seuls 29 % des terres sont émergées, la surface habitée de la terre représente 150 millions de km2. Supposons que chaque foyer occupe la même surface, la distance entre deux cheminées est voisine de 422 mètres, soit environ 355 millions de km à parcourir.
Le Père Noël se déplace à plus de 2 000 km/s
Heureusement, le père Noël dispose de plus de 24 heures pour livrer tous ses présents. Prenons le premier point de la planète qui franchit la ligne de changement de date le 24 décembre à minuit. A partir de ce moment et de ce point, le père Noël peut commencer sa distribution. En se déplaçant dans le sens inverse à celui de la rotation de la Terre, il peut « remonter le temps » et distribuer des cadeaux pendant 48 heures en tout, jusqu’à ce que le dernier point de la planète franchisse la ligne de changement de date le 25 décembre à minuit, soit 172 800 secondes plus tard.
L’homme au manteau rouge a un peu plus de 0,2 milliseconde pour passer d’une cheminée à l’autre et parcourir les 422 mètres qui les séparent, ce qui implique que son traîneau file à 2 051 km/s, c’est-à-dire 4 160 fois la vitesse du son! Il circule à Mach 6 160 !
Or, si un traîneau – ou tout autre objet – dépasse la vitesse du son, il provoque une déflagration supersonique qui réveillerait les enfants… Ainsi, il semble que le père Noël ait trouvé le moyen de supprimer les ondes de choc émises lorsqu’il rattrape les ondes qu’il engendre en se déplaçant. Peut-être annule-t-il les crêtes et les creux de l’onde de choc au moyen de creux et de crêtes d’antibruit produits par un haut-parleur spécial installé sur son traîneau ?
Reste un problème de poids : son chargement de cadeaux.
A supposer que chacun des 2,1 milliards d’enfants reçoive un jeu de construction moyen (un kilo), le Père Noël a à transporter 2,1 milliards de kilos. Compte tenu de cette énorme masse représentée par les cadeaux, il aurait besoin de 214 200 rennes, lesquels se trouveraient freinés par la résistance de l’air, ce qui ferait chauffer les animaux de la même manière qu’un engin spatial rentrant dans l’atmosphère terrestre. Les rennes s’enflammeraient presque instantanément et l’attelage serait volatilisé! Le père Noël, lui, serait soumis à des forces 17 500 fois supérieures à la pesanteur.
Grâce à la théorie de la relativité
Pour répondre à ces contraintes, l’homme aux milliards de cadeaux exploite des propriétés de la théorie de la relativité d’Albert Einstein, qui s’appuie sur le principe selon lequel la vitesse de la lumière et les lois de la physique sont invariantes pour des observateurs qui se déplacent à des vitesses constantes les uns par rapport aux autres.
Plus la vitesse du traîneau est élevée, plus le temps se dilate et plus l’espace se contracte. La relativité restreinte laisse donc à l’intéressé tout loisir de distribuer ses cadeaux, alors que le temps dont il dispose est perçu par nous comme la durée d’un clin d’œil. Voilà le secret !