A ce jour, 71.9 % des femmes sont en âge de concevoir des enfants en France, dont 8 % n’utilisent aucun moyen pour éviter une grossesse. Ainsi, 220 000 Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) ont été réalisées en 2020 et une grossesse non désirée sur cinq est survenue malgré une contraception féminine, hormonale et orale. Si le protocole est parfois mal suivi, ce taux provient aussi du fait que l’efficacité du médicament n’est pas de 100 %.
Face à cela, la contraception apparaît comme une responsabilité partagée à laquelle les hommes prennent aussi part. L’usage des préservatifs, le retrait (peu fiable), la vasectomie ou la pilule hormonale masculine sont les moyens plus ou moins connus actuellement utilisés, mais des scientifiques ont également annoncé le 23 mars 2022 avoir mis au point une pilule masculine sans hormone et pour laquelle aucun effet secondaire n’a été observé en laboratoire.
L’efficacité du composé nommé YCT529 serait de 99 % sur les souris et il sera testé sur les hommes dans les prochains mois. Dans les faits, la formation des spermatozoïdes est permise par l’acide rétinoïque. La pilule vise à bloquer un récepteur présent sur cet acide, ce qui entraîne que les sujets deviennent momentanément stériles. Selon la professeure Gunda Georg, « il n’y a pas de garantie de succès, mais je serais vraiment surprise de ne pas observer un effet aussi sur les humains » .
Cette pilule masculine sans hormone pourrait s’imposer comme une alternative à d’autres moyens contraceptifs déjà pratiqués tels que la vasectomie. Si elle ne nécessite pas d’hospitalisation, la vasectomie ne concerne que 1 % des hommes en France. Elle est nettement plus développée dans d’autres pays d’Europe, ou au Canada et en Nouvelle-Zélande où jusqu’à 20 % des couples y ont recours. En effet, contrairement aux idées reçues, la vasectomie est le plus souvent réversible.