Alors que s’ouvre le Salon de l’Agriculture ce weekend, le secteur n’échappe pas à la nécessité de recourir à l’innovation, à la recherche appliquée et au développement plusieurs innovations prometteuses émergent pour répondre aux défis de durabilité, de productivité et de résilience.
Si l’innovation tend à rendre l’agriculture plus durable et plus florissante, la recherche et développement se concentre sur quelques domaines particuliers, parmi lesquels nous pouvons par exemple citer l’agriculture 4.0 ou l’agriculture verticale et hydroponique.
La révolution numérique concerne aussi le domaine de l’agriculture où l’acquisition d’une masse importante de données et leur traitement automatisé sont devenus courants, conduisant à l’utilisation de machines interconnectées au sein de fermes intelligentes. Cette innovation permet d’optimiser le travail de l’agriculteur, notamment grâce à des outils d’aide à la décision intégrant de l’intelligence artificielle. Dans ces outils technologiques, on peut retrouver des capteurs, drones, ou encore des applications numériques, sans oublier l’utilisation d’images et de données satellites. Ensemble, ils fournissent les données essentielles sur les sols, la météo, les végétaux et les animaux, afin de faciliter l’identification des éventuels risques et déterminer les conditions les plus propices aux récoltes ou au soin des animaux. Les ruches connectées sont un exemple d’application de ces innovations. Elles permettent d’opérer une surveillance à distance d’un rucher et d’obtenir également une information sur la biodiversité d’un territoire.
Les fermes verticales, quant à elles, s’appuient sur le concept de production de nourriture végétale dans des bacs disposés à la verticale. Cela permet d’optimiser l’espace dans des environnements restreints où les terres disponibles sont insuffisantes pour couvrir les besoins des habitants locaux. Ces fermes modernes permettent de réduire la consommation d’eau de 95%, nécessitent moins de fertilisants, ne recourent pas aux pesticides polluant les sols et permettent des gains de productivité. Elles se développent surtout en milieu urbain et permettent un contrôle précis des conditions environnementales comme la lumière, la température et l’humidité, tout en réduisant la dépendance aux terres arables.
Les innovations liées aux méthodes de protection des végétaux sont également à citer. De nouveaux concepts voient en effet le jour, comme par exemple les techniques de biocontrôle. Le but est de susciter des mécanismes naturels pour protéger les végétaux, permettant de réduire l’usage des produits phytosanitaires d’origine chimique. La lumière étant un allié indispensable pour faire croître les cultures, est aussi exploitée dans l’application d’UV pour stimuler les défenses naturelles des plantes. Sans oublier l’agro-voltaïque qui combine agriculture et production d’énergie solaire, tout en offrant potentiellement un abri face aux excès climatiques.
Si les innovations sont essentielles pour répondre aux défis croissants auxquels est confrontée l’agriculture mondiale, tels que le changement climatique, la dégradation des sols, la perte de biodiversité et la demande croissante en alimentation, elles ne peuvent être impulsées que par des politiques publiques volontaristes. En 2023, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a financé 62 projets de recherche appliquée et de développement agricole, parmi lesquels :
- Le projet de recherche action BASYLIC, qui vise à co-construire des stratégies d’adaptation pour les systèmes d’élevage laitiers biologiques,
- Le projet d’accompagnement CONNECTE, qui vise à favoriser la reprise des exploitations agricoles dans un contexte de renouvellement des générations,
- Le projet innovant ARCHIPELL, qui vise à favoriser l’appropriation et le déploiement massif des usages numériques éprouvés par les agriculteurs et les conseillers
Ainsi, en investissant dans ces technologies et en adoptant des pratiques agricoles durables, il est possible de créer un système agricole plus résilient, productif et respectueux de l’environnement.