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« Je perds la mémoire. » Cette phrase, nous l’avons entendue et sûrement même dite de nombreuses fois. Mais que signifie « la mémoire » ? Dans sa définition la plus basique, la mémoire est une fonction cérébrale qui permet d’encoder (enregistrer), de stocker et de restituer des informations.

Dès l’antiquité le concept de mémoire est questionné par l’Homme et c’est au XVIIe siècle que la différenciation des systèmes mnésiques apparaît. Aujourd’hui, les sciences cognitives s’accordent pour proposer que la mémoire est composée de cinq principaux systèmes. Ils ne mobilisent pas les mêmes zones cérébrales, n’évoluent pas de la même façon avec l’âge et ne sont pas touchés à l’identique dans les pathologies neurologiques.

Cependant, ils sont interdépendants les uns des autres et sont tous très sensibles au niveau d’attention portée sur l’information à retenir. Il n’y a pas une mémoire, mais cinq:

  • Mémoire épisodique : la mémoire des événements personnellement vécus. Elle permet de conserver un souvenir dans tout son contexte (lieu, moment). Cette mémoire subjective est fortement influencée par la charge émotionnelle du souvenir. Vous vous souvenez sans doute mieux de ce que vous faisiez le jour de la finale de la Coupe du monde de football 1998 (ou 2018 pour les plus jeunes) que ce que vous faisiez le 18 juin 2022. Pourtant, la deuxième date est la plus récente.
  • Mémoire sémantique : la conscience que nous avons du monde, des objets, des concepts. Grâce à cette mémoire, nous accumulons des connaissances. À l’école, elle nous est bien utile. C’est également grâce à cette mémoire que nous retenons les informations générales sur soi-même « Je suis née à Cherbourg, en 1993. »
  • Mémoire perceptive : la reconnaissance de ce que perçoivent nos sens. Les couleurs, les formes de vie, le goût des aliments, les musiques sont stockées dans notre banque de données. Face à un stimulus, nous sommes capables d’y accéder pour l’identifier.
  • Mémoire procédurale : les habiletés acquises à force d’entraînement. Avez-vous remarqué que parfois, nous réalisons une action sans avoir à y réfléchir ? La mémoire procédurale s’exprime dans l’activité, par exemple pour faire un lacet, conduire sur un trajet quotidien ou taper à l’ordinateur. Une fois une tâche automatisée, elle nous demande moins d’attention et nous permet d’en réaliser une plus complexe en simultané.
  • Mémoire de travail : le traitement et le maintien temporaire des informations nécessaires à la réalisation d’activités diverses. C’est une mémoire tampon qui permet d’effectuer des tâches comme le calcul mental, la compréhension de texte, écrire un numéro de téléphone.

Sur bien des aspects, la mémoire nous permet de comprendre et d’interagir avec notre environnement. C’est un système complexe qui est étudié en science cognitive grâce à l’imagerie cérébrale et à l’examen des personnes souffrant d’une maladie de la mémoire. De nombreux métiers sont concernés par le domaine de la mémoire, que ce soit dans la recherche, le diagnostic, le soin ou l’accompagnement des personnes souffrant d’une maladie de la mémoire : neuropsychologue chercheur ou clinicien, ergothérapeute, assistant de soin en gérontologie, neurologue.

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