Importés sciemment ou introduits par accident, des animaux venus d’ailleurs colonisent parfois leurs nouveaux habitats, au détriment d’espèces endémiques. C’est le cas de la coccinelle asiatique, Harmonia axyridis, devenue invasive en France et en Europe au début des années 2000.
Censé être l’insecticide naturel idéal, la coccinelle asiatique est introduite en France tout au long du 20e siècle pour lutter contre les pucerons qui pullulent dans nos jardins, potagers et cultures. En une journée, elle peut ingérer jusqu’à 200 pucerons. Et en plus d’être particulièrement vorace, elle se reproduit rapidement. Ainsi, en quelques mois, quelques années de vie tout au plus, elle peut pondre plus de 2 000 larves qui dévoreront à leur tour des milliers de pucerons.
Autant dire que là où elle s’installe, elle laisse peu de chances aux pucerons de se maintenir, mais elle pille aussi le garde-manger de nos coccinelles françaises, à tel point qu’elle est maintenant considérée comme espèce envahissante par les scientifiques.
Non seulement elle est cruelle et sans pitié, mais elle est également cannibale. La larve comme l’adulte s’attaque aux œufs des autres espèces d’insectes dont les coccinelles locales. Harmonia axyridis est en plus porteuse d’un parasite mortel pour ses cousines européennes et est considérée comme un insecte nuisible pour la culture du vignoble ; si elles se regroupent dans les grappes de raisin, elles confèrent au vin des défauts de saveur comme de l’amertume.
On dénombre plus de 200 motifs de coloration sur les ailes des coccinelles, ce qui les rend particulièrement difficiles à repérer : petits points, grandes taches, majoritairement noires, rouges ou orange… C’est surtout à deux détails qu’on l’identifie : le nombre de points et la taille. L’européenne n’a en général que deux points (Adalia bipunctata) ou sept points (Coccinella septempunctata), tandis que sa cousine asiatique peut compter de 0 à 19 points. De plus, la coccinelle asiatique est l’une des plus grandes au monde : elle peut mesurer de 5 à 7 millimètres.