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Le cholestérol est une molécule lipidique indispensable à notre organisme. Il entre dans la composition des membranes cellulaires, participe à la production de certaines hormones et à celle de la vitamine D. Il est transporté dans le sang par des lipoprotéines, dont les deux principales sont le LDL (« mauvais » cholestérol) et le HDL (« bon » cholestérol).

Lorsque le taux de cholestérol LDL est trop élevé, il peut s’accumuler sur les parois des artères, formant des plaques d’athérome. Ce processus, appelé athérosclérose, augmente le risque de maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral.

Pour prévenir ces complications, on recommande d’adopter un mode de vie sain (alimentation équilibrée, activité physique) et, si nécessaire, de prendre des médicaments. Les statines sont les plus couramment prescrites, souvent associées à d’autres traitements comme l’ézétimibe ou les inhibiteurs de la protéine PCSK9. Malgré cela, certains patients à haut risque ne parviennent pas à atteindre les objectifs de réduction du cholestérol LDL fixés par les recommandations médicales.

Un nouvel espoir vient de l’obicetrapib, une molécule en développement depuis plus d’une décennie, avec des avancées significatives ces dernières années. Elle appartient à une classe de médicaments qui bloquent la protéine de transfert des esters de cholestérol (CETP). Cette protéine intervient dans le transfert du cholestérol entre les lipoprotéines. Les tentatives précédentes de bloquer la CETP ont échoué en raison d’effets secondaires ou d’un manque d’efficacité. L’obicetrapib semble différent.

En effet, une étude récente, appelée BROADWAY, publiée dans le New England Journal of Medicine en mai 2025, a évalué l’obicetrapib chez plus de 2 500 patients déjà sous traitement hypolipémiant intensif. Après 84 jours, les chercheurs ont observé une baisse moyenne du cholestérol LDL de -29.9 % chez les patients traités par obicetrapib, contre une augmentation de +2.7 %dans le groupe placebo. La moitié des patients ont atteint des taux de LDL inférieurs à 55 mg/dL, ce qui est conforme aux recommandations pour les patients les plus à risque.

Autre avantage notable : l’obicetrapib réduit également les taux de lipoprotéine(a), ou Lp(a), une forme de cholestérol associée à un risque cardiovasculaire élevé et pour laquelle il n’existe encore aucun traitement validé. Dans l’étude, cette réduction atteignait plus de 30 %.

Le traitement a été bien toléré, avec des effets indésirables comparables à ceux observés avec un placebo. Aucun signal inquiétant concernant la fonction hépatique, musculaire ou rénale n’a été relevé.

Une autre étude, appelée TANDEM, également publiée le mois dernier, a exploré quant à elle une association fixe d’obicetrapib avec l’ézétimibe. Ce duo a permis une réduction du LDL encore plus marquée (près de 49 %) par rapport au groupe placebo, suggérant un effet synergique potentiellement utile dans certaines situations cliniques. Ainsi, l’obicetrapib offre une nouvelle piste prometteuse pour réduire significativement le cholestérol LDL et la Lp(a), avec une bonne tolérance. Il pourrait représenter une solution intéressante pour les patients à haut risque qui ne répondent pas suffisamment aux traitements actuels. Toutefois, il faudra attendre les résultats d’études complémentaires, comme l’essai PREVAIL en cours, pour déterminer si cette réduction du LDL se traduit par une diminution effective des événements cardiovasculaires majeurs.

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