Demandez à quelqu’un de dessiner un personnage, il vous dessinera probablement un « bonhomme bâtons », si simple et pourtant si emblématique de nos gribouillages d’enfance. Malgré sa simplicité, ce « bonhomme bâtons » est généralement proportionné de la même façon. N’hésitez pas à faire le test avec votre famille ! Ces « proportions idéales » du corps humain ont été théorisées par Léonard de Vinci, il y a plus de 500 ans avec son célèbre dessin, « L’Homme de Vitruve », symbole universel des proportions humains. Mais qu’en est-il vraiment ? Plongeons dans les petites bizarreries mathématiques des proportions humaines, avec un peu de légèreté !
Génie de la Renaissance, Léonard de Vinci était non seulement un peintre talentueux, auteur de la fameuse Joconde, mais aussi un mathématicien, un inventeur, un anatomiste et, plus généralement, un véritable touche-à-tout. Son « Homme de Vitruve » est basé sur les travaux d’un architecte romain éponyme. Ce dernier pensait que les proportions du corps humain reflétaient l’harmonie de l’univers. En somme, Vitruve se disait que si l’Homme était bien proportionné, il pourrait s’inscrire parfaitement dans un cercle et un carré. Un peu comme si votre corps était un puzzle qui devait s’emboîter dans ces deux formes géométriques. De Vinci s’est donc amusé à reprendre cette idée et à dessiner un homme nu avec les bras et les jambes écartés, superposant ainsi un cercle et un carré. C’est ainsi que De Vinci s’imaginait la « perfection humaine ».
Le concept de l’Homme de Vitruve est une hypothèse intéressante : peut-on imaginer un corps « normal » ou « normé » ? Pour étayer cette hypothèse, De Vinci a pris les mesures de différents corps humains pour en établir des relations mathématiques. Il a par exemple trouvé que la longueur des bras étendus correspondait à la hauteur du corps, ou que la distance entre l’extrémité des pieds et le nombril était égale à la moitié de la hauteur du corps. Nous avons fait l’exercice et ces rapports se vérifient pour la plupart d’entre nous ! Ces proportions supposément idéales lui semblaient séduisantes parce qu’elles offraient une vision harmonieuse de l’être humain. Cependant, en analysant plus largement son hypothèse, on se rend vite compte que ces proportions dites « idéales » ne correspondent finalement pas à la réalité. En effet, bien que nous puissions établir un corps humain dont les proportions correspondent à la moyenne, nous ne sommes pas des clones ! Certaines personnes ont des bras plus longs ou d’autres des jambes plus courtes. Prenez par exemple un basketteur comme Victor Wembanyama dont les bras interminables sont loin de s’inscrire dans un carré parfait. Les variations humaines sont infinies, et c’est ce qui fait notre charme.
« L’Homme de Vitruve » nous rappelle une chose essentielle : l’harmonie des mathématiques ne doit pas occulter la beauté de la diversité des formes humaines. Ce dessin est une tentative de capturer l’essence de l’être humain parfait selon Léonard De Vinci. Il est cependant important de critiquer cette vision idéaliste de l’être humain : ces proportions « parfaites » sont en effet basées sur une moyenne n’incluant que la moitié des humains : les hommes ! Finalement, a-t-on envie d’être aussi prévisible qu’un cercle parfait ?