Et non, « l’Halloween » n’est pas la fête de la citrouille, originaire des Etats-Unis et dont on profite pour se déguiser de sorte à effrayer ses proches et quémander blagues ou sucreries.
Bien avant que la citrouille ne devienne la principale décoration d’Halloween, les gens dans les îles britanniques sculptaient des visages effrayants dans des navets et les plaçaient devant leurs portes pour épouvanter les esprits maléfiques. Cette pratique vient d’un conte dans lequel un homme appelé Jack est condamné, pour avoir essayé de tromper le diable, à errer sur terre avec seulement un charbon ardent à l’intérieur d’un navet évidé pour éclairer son chemin.
Car oui, le folklore d’Halloween est celtique et européen avant d’avoir été est introduit aux États-Unis et au Canada après l’arrivée massive d’émigrants irlandais et écossais, dont deux millions ont été poussés à l’exil par la Grande famine de 1845.
Elle y gagne en popularité à partir des années 1920 et c’est sur le nouveau continent qu’apparaissent les lanternes Jack-o’-Lanterns confectionnées à partir de citrouilles, originaires du continent américain, en remplacement des navets utilisés en Europe. La citrouille s’avère en outre beaucoup plus facile à sculpter que les navets !
La plupart des historiens considèrent Halloween comme un héritage de Samain, une fête célébrée au début de l’automne par les Celtes et qui se déroulait sous l’autorité des druides, pendant sept jours : le jour de Samain lui-même et trois jours avant et trois jours après. C’est une fête de fermeture de l’année écoulée et d’ouverture de l’année à venir.
Ainsi, la nuit de Samain n’appartient ni à l’année qui se termine, ni à celle qui commence. La fête est une période close en dehors du temps. C’est la période où les barrières sont baissées et où, selon les croyances de l’époque, les morts rendent visite aux vivants. Pour les accueillir, tous les habitants laissent de la nourriture sur la table et le foyer allumé, pour que les défunts puissent se réchauffer et manger un bon repas avant de retourner au pays des morts. Les fêtes druidiques ont disparu d’Irlande au Ve siècle, avec l’arrivée d’une nouvelle religion, le christianisme.
C’est à partir du VIIIe siècle, sous le pape Grégoire III (731-741) et au siècle suivant, sous le pape Grégoire IV (827-844), que l’Église catholique déplaça la fête de la Toussaint, qui pouvait se fêter jusqu’alors après Pâques ou après la Pentecôte, à la date du 1er novembre. Les historiens considèrent généralement que cette date a été choisie pour christianiser la fête de Samain. Ceci est toutefois à relativiser car l’Eglise célébrait une fête des martyrs après Pâques et lorsque la fête de la Toussaint fut instituée, celle de Samain était déjà tombée en désuétude…
Halloween est aujourd’hui principalement célébrée en Irlande, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, mais souvenons-nous qu’elle est celte !