Si les archéologues progressent à percer le mystère de ces constructions et de leurs architectes, les pyramides d’Égypte sont encore loin d’avoir livré tous leurs secrets.
Ces dernières années, grâce notamment à l’utilisation d’outils géophysiques – comme le georadar, la tomographie électrique ou le géomagnétisme – qui permettent d’imager le sous-sol à faible profondeur sans avoir besoin de creuser, les recherches avancent.
Ainsi, lors d’une récente mission de prospection à proximité de la Grande Pyramide de Gizeh, une équipe a découvert une étrange structure, située sous le Cimetière Ouest qui contient de nombreuses sépultures de hauts personnages de la IVe dynastie d’Égypte. Les données de tomographie électrique montrent une chambre cachée, peut-être un tombeau, dont les murs en L délimitent un espace rempli de sable ou d’air. Les résultats de cette étude, publiée le 05 mai 2024 dans la revue Archaeological Prospection, reste à confirmer par des mesures plus précises, voire par une fouille de terrain.
L’hypothèse selon laquelle un bras du Nil aujourd’hui asséché aurait facilité la construction des pyramides est connue et discutée parmi les égyptologues et les archéologues depuis plusieurs années. Or, la théorie selon laquelle les anciens Égyptiens aient utilisé un canal ou une branche du Nil pour transporter les énormes blocs de pierre nécessaires à la construction des pyramides de Gizeh semble confirmée par une étude publiée le 16 mai 2024 dans Communications Earth And Environment, menée par Eman Ghoneim, géomorphologue, de l’université de Caroline du Nord à Wilmington.
Les pyramides égyptiennes n’étaient pas conçues comme des habitations mais bien comme des structures funéraires majestueuses pour les pharaons, symboles de leur pouvoir divin. Elles servaient à la fois de protection pour leurs possessions funéraires, de centres pour les rituels religieux et de moyens de démonstration et de consolidation de leur autorité. Leur architecture, les matériaux utilisés pour leur construction, mais aussi les textes et inscriptions ancestraux confirment cet usage.
Les points clés sur lesquels s’appuie cette hypothèse, validés par cette récente étude, reposent sur le transport des matériaux depuis les carrières jusqu’au chantier de construction. Il est communément admis que les blocs de calcaire et de granite utilisés pour construire les pyramides de Gizeh ont été transportés par voie d’eau, le Nil étant la principale voie navigable de l’Égypte. De plus, des fouilles archéologiques ont révélé des traces de canaux et de bassins dans la région de Gizeh, suggérant l’existence d’infrastructures hydrauliques sophistiquées.
Des fragments de textes anciens et des reliefs montrent également des scènes de transport de pierres par bateau. Enfin, en 2013, des papyrus découverts dans le port de Wadi al-Jarf ont apporté des informations précieuses, l’un d’eux décrivant le transport de blocs de calcaire depuis les carrières de Tura jusqu’à Gizeh par bateau. Ainsi, l’idée qu’un bras du Nil, aujourd’hui asséché, ait été utilisé pour la construction des pyramides est appuyée par des preuves tant archéologiques et géologiques. Il s’agit d’une découverte très importante pour les égyptologues !