Le réseau FRIPON/Vigie-ciel permet de retrouver un fragment de l’astéroïde 2023 CX1 tombé le lundi 13 février 2023, en Normandie. Cette nouvelle météorite est la troisième dans l’histoire à avoir été détectée dans l’espace, avant son entrée dans l’atmosphère, et la première retrouvée en France grâce au réseau.
Suite à l’observation d’un bolide dans le ciel normand, le lundi 13 février 2023 à 3h59 du matin, l’équipe FRIPON/Vigie-Ciel a rapidement mobilisé son réseau de correspondants pour mettre en place une battue de terrain destinée à retrouver l’objet autour d’une « zone de chute probable de météorites » déterminée par les calculs de Peter Jenninskens (SETI – USA ), Denis Vida (UWO, Canada), Auriane Egal (UWO et Espace pour la Vie, Montréal) et Hadrien Devillepoix (DFN – Australia) entre Dieppe et Doudeville.
Une première équipe de chercheurs et d’amateurs passionnés a pu se retrouver sur le terrain, dès le surlendemain, dans la zone de chute circonscrite par une équipe scientifique internationale. En pareille situation, le protocole est bien rodé : information aux habitants, demandes d’autorisations d’accès aux terrains, rencontre avec les maires, repérages des terrains favorables et premières recherches sur le terrain…
Ainsi, mercredi 15 février 2023, à 16h47, le regard de Loïs Leblanc, 18 ans, étudiante en école d’art et membre de l’équipe, est attiré par une pierre sombre affleurant à peine le sol, dans un champ de la commune de Saint-Pierre-le-Viger (Seine Maritime). Les analyses rapides sur le terrain confirment qu’il s’agit bien de la météorite recherchée.
À noter que la dernière météorite retrouvée sur le territoire français était celle de Draveil en 2011. La collecte de ce nouvel échantillon arrive aussi, jour pour jour, dix ans après la chute historique de Cheliabinsk. De prochaines recherches, impliquant la population locale et des associations de la région, s’organisent pour retrouver d’autres fragments de cette météorite.
Le petit astéroïde (magnitude absolue de 32.7, soit environ 1 m de diamètre) avait été découvert quelques heures avant d’entrer dans l’atmosphère terrestre au-dessus de la mer de la Manche, à quelques kilomètres des côtes normandes. C’est la 7ème fois depuis le début des observations astronomiques (et même depuis l’histoire de l’humanité) qu’un astéroïde est découvert avant qu’il ne pénètre dans notre atmosphère. Et c’est peut-être, vue sa position et les délais de préparation, l’un des plus intentionnellement observé, même par le grand public !
FRIPON/Vigie-ciel est un projet de science participative porté par le Museum National d’Histoire Naturelle, l’Observatoire de Paris – PSL, l’Université Paris-Saclay et l’OSU-Pytheas. Ses objectifs sont la recherche scientifique sur les météores, météorites et cratères d’impact en impliquant les citoyens. FRIPON (Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network), financé par l’Agence national de recherche (ANR) est un réseau visant à retracer l’origine des flux de matières extraterrestres tombant sur Terre.
Composé de caméras et de récepteurs radios, il surveille le ciel 24h/24h et détecte les chutes de météorites en France. Les scientifiques ont installé 100 caméras aux quatre coins de la France. Situées sur les toits d’observatoires professionnels ou amateur, d’universités ou encore de musées. Ainsi, le planétarium de Ludiver est également relais régional du projet FRIPON/Vigie-Ciel et a observé le bolide sur l’horizon !
Les caméras du réseau filment la voûte céleste à 360° de jour comme de nuit ! Chacune des caméras est raccordée à un ordinateur muni d’un logiciel appelé FreeTure. En analysant les images, il détecte les évènements lumineux provoqué par l’entrée dans l’atmosphère d’un météore.