L’oxygénation des océans à l’échelle des temps géologiques est-elle majoritairement dictée par le niveau d’oxygène dans l’atmosphère ? C’est ce qui était jusqu’alors supposé, mais une nouvelle étude publiée dans Nature le 17 août 2022 suggère que non. D’après les travaux des scientifiques du laboratoire Biogéosciences (CNRS/UBFC), en association avec le Departement of Earth and Planetary Sciences de l’Université de Californie, ce sont les mouvements des plaques tectoniques qui auraient joué un rôle dans l’oxygénation des océans.
Pour le démontrer, les scientifiques ont utilisé un modèle de climat en trois dimensions pour recréer les conditions sur Terre entre moins 540 millions d’années et aujourd’hui, en prenant notamment en compte les courants de circulation océanique. Dans leur modèle, les scientifiques ont fait varier la position des continents tout en gardant la concentration atmosphérique en oxygène constante. Résultat, la concentration en oxygène des océans augmente, malgré un niveau d’oxygène constant dans l’atmosphère.
Pour la première fois, cette nouvelle publication démontre donc que ces deux niveaux d’oxygène sont largement indépendants. L’oxygène étant vital aux animaux marins, ces résultats mettent en évidence un rôle jusque-là sous-estimé de la tectonique des plaques dans l’évolution de la biodiversité océanique à l’échelle des temps géologiques.