Le trou noir du centre de notre Voie Lactée, Sagittarius A*, tient son nom de la constellation du Sagittaire dont il est la plus brillante source en ondes radio. Depuis ce jeudi 12 mai, il a un visage, que le consortium scientifique Event Horizon Telescope (EHT) a dévoilé.
Un trou noir peut par exemple se former à la mort d’une étoile d’une masse telle que même les noyaux atomiques s’effondrent sous la gravité. Toute la masse est alors concentrée en un point (d’un point de vue mathématique). L’origine de ceux qui constituent les centres de galaxies n’est pas bien connue mais la preuve de leur existence est apportée par l’observation des orbites de rotation des étoiles autour, qui permettent par ailleurs d’en calculer des propriétés. Sagittarius A* pèse ainsi 4,5 millions de fois la masse du Soleil !
L’observation en millimétrique de celui-ci permet de le révéler, bien qu’un trou noir, par définition, est un corps si dense que son champ gravitationnel ramène tout à lui, y compris la lumière qui ne peut s’en échapper. Sur un cliché, on ne peut donc que l’observer qu’en ombres chinoises, par contraste sur un fond lumineux, celui du disque de gaz et de poussières qui, gravitant autour de lui à une vitesse folle, est chauffé à blanc.
EHT avait déjà dévoilé la photographie d’un trou noir observé dans le millimétrique en avril 2019. Il s’agissait du centre de la galaxie M87, de 6,5 milliards de fois la masse du Soleil ! Une prouesse donc renouvelée confirmant la première observation.
Le diamètre du disque lumineux autour de Sagittarius A* représente quinze fois la distance Terre-Lune, alors même q’il est situé à 27 000 années lumière de nous… Comme il a été dit à l’annonce de ce résultat, “When you are sitting in a Munich beer garden, for example, one could see the bubbles in a glass of beer in New York.”
Son observation est le résultat d’une campagne d’observation par réalisée du 4 au 14 avril 2017 au moyen de huit radiotélescopes utilisés simultanément, situés au Chili, aux États-Unis, au Mexique, en Espagne et en Antarctique ! Ce procédé demande une synchronisation parfaite et nécessite ensuite un long travail d’analyse, auquel 350 personnes ont contribué.
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