Les métiers de service à l’industrie nucléaire sont en perpétuelle transformation. Mais plus qu’une innovation, l’intelligence artificielle se pose comme une rupture technologique pour toute la Société.
Tout comme Internet, dont l’émergence date seulement de trois décennies, l’Intelligence artificielle est capable du meilleur comme du pire, elle a des failles, peut-être des biais ; elle pose la question de l’exercice de l’esprit critique et de la responsabilité individuelle quand les utilisateurs risquent de devenir dépendants des résultats générés sans les remettre en question. Ces deux ruptures illustrent les défis que les innovations majeures apportent : elles enrichissent nos sociétés mais nécessitent vigilance, éthique et régulation pour éviter leurs dérives.
Mais l’intelligence artificielle promet aussi des révolutions en matière de productivité, de sécurité ou d’automatisation et ses applications pour les métiers de service à l’industrie nucléaire. Cet outil doit permettre aux collaborateurs de l’entreprise de se recentrer sur des tâches intéressantes et responsabilisantes, d’améliorer la gestion des connaissances de l’entreprise, et d’optimiser l’exploitation des données disponibles afin d’en tirer un maximum d’informations pertinentes.
Pour être déployés en confiance, les outils qui recourent à l’intelligence artificielle doivent toutefois d’une part garantir la protection des données et informations sensibles, d’autre part rassurer quant à ce que l’IA n’a pas vocation à remplacer ou faire disparaître des postes au sein de l’entreprise mais à améliorer sa performance industrielle.
Le terme « intelligence artificielle » est aussi assez générique et groupe en réalité multiples applications, parmi lesquelles, dans les métiers de service à l’industrie nucléaire, on peut citer :
- le traitement documentaire : génération de synthèses, qu’il s’agisse par exemple du bilan annuel d’une prestation ou de l’analyse d’un corpus de documents pour en vérifier la cohérence et constituer une base de connaissances organisée ;
- les systèmes experts : maintenance préventive ou aide au diagnostic visant à réduire les temps d’immobilisation ou augmenter la durée de vie des équipements, par la centralisation des retours d’expérience, la suggestion en amont d’études ou en temps réel pendant une opération ;
- la modélisation : reproduction du comportement d’un système physique difficile à modéliser analytiquement pour détecter des anomalies subtiles et contribuer à la sûreté des installations ;
- le formation et la simulation : simulation en réalité augmentée ou virtuelle pour donner accès aux opérateurs à des environnements d’entraînement réalistes et améliorer leurs compétences dans des scénarios complexes ;
- l’analyse d’images : annotation automatique de photos ou vidéos, détection de situations dangereuses, aide à la prise de décision, matérialisation d’une zone à accès restreint pendant des opérations
La sensibilisation et la formation des étudiants et professionnels de l’industrie nucléaire à l’utilisation adaptée de ces outils sont un enjeu majeur pour ce secteur d’activité.
C’est dans ce cadre que le groupe CERAP organise les 5 et 6 février un forum sur « l’intelligence artificielle comme vecteur de la transformation des métiers de service à l’industrie nucléaire ». Ouvert aux professionnels et aux étudiants, il se tiendra à lIUT de Cherbourg avec comme vocation d’améliorer les procédés dans l’industrie nucléaire par l’utilisation de l’intelligence artificielle.