You are currently viewing [Allons-nous voir une comète à l’œil nu cette année ?]

L’année 2024 va-t-elle être l’année de « la grande comète » ? Bien que cette appellation ne fasse pas encore consensus, l’objet, lui, est tout à fait prometteur comme en témoigne ce magnifique cliché pris par le photographe Yuri Beletski depuis le désert de l’Atacama au Chili.

Cette comète a été baptisée C/2023 A3 Tsuchinshan-Atlas. Comme son nom l’indique quand on en a les clés de décryptage, elle a été découverte en 2023 par un télescope du programme Atlas installé en Afrique du Sud.
La lettre C/ signifie que cette comète ne ravira l’humanité que lors d’un unique passage au large de la Terre. Son orbite très allongée a une période orbitale supérieure à 200 ans du fait de sa trajectoire fortement hyperbolique. Elle sera à terme éjectée du système solaire avant de devenir un objet interstellaire. A3 indique qu’elle est la troisième comète détectée dans la première quinzaine de l’année 2023. Sa présence a été repérée dans les images prises par l’observatoire de le Montagne pourpre dans la région de Nakin en Chine.
Elle passe au plus proche du Soleil (c’est-à-dire au périhélie) soit à 58.5 millions de kilomètres de celui-ci le 27 septembre puis se rapproche de la Terre qu’elle croise à 70.6 millions de kilomètres le 12 octobre, ce qui fait qu’elle est encore amplement observable cette nuit…
Si elle ne se disloque pas au voisinage de notre étoile, elle pourrait atteindre une magnitude équivalente à certaines comètes qui ont marqué les esprits telle que Hale-Bopp en 1997 qui a été visible à l’œil nu pendant 18 mois.
Pour avoir une chance de bien l’observer, il faut regarder au-dessus de l’horizon ouest. Au fil des nuits, elle se déplacera vers l’horizon sud-ouest en étant un peu plus haute dans le ciel. Du fait de cette proximité avec l’horizon, il vaut mieux privilégier l’observation aux jumelles. La magnitude décroît ensuite assez vite. Magnitude 0 vers le 15 octobre puis sous magnitude 6 (limite de la vision à l’œil nu) pendant un mois.
Si les prédictions sont optimistes et placent la comète parmi les plus belles, plus belle encore que Pons-Brooks visible début 2024 et Neowise il y a 4 ans, on est tout de même en droit de s’attendre à tout de la part d’une comète…
Qu’observe-t-on ?
Une comète est composée d’un noyau, mélange de corps glacés (eau, dioxyde de carbone, monoxyde carbone…), de poussières et de matière organique. De 1 à 20 km de diamètre, les plus grosses peuvent atteindre une centaine de km.
Vient ensuite la « chevelure » qui est le résultat de la sublimation des glaces cométaires et qui crée une atmosphère autour du noyau. Elle s’étend sur des dizaines voire des milliers de km. C’est ce qui rend la comète relativement visible depuis le Terre.
On trouve ensuite deux queues : une queue de plasma bleutée (donc du gaz ionisé) dont l’orientation se trouve diamétralement opposée au Soleil et une queue de poussières poussée par le rayonnement solaire. Ces poussières suivent d’ailleurs une trajectoire képlérienne autour du Soleil et peuvent être responsables d’un essaim d’étoiles filantes comme les perséïdes visibles tous les mois d’août (corps parent : comète 109P/ Swift-Tuttle).
Il nous reste à espérer que cette comète tienne toutes ses promesses et qu’elle nous offre un beau spectacle dans le ciel de ce mois d’octobre 2024.

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