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Originaire d’Asie, une nouvelle espèce de ver vient d’être découverte dans les jardins français et italiens. Elle présente une tête plate en forme de faucille sans bouche ni yeux apparents, un corps allongé et sinueux d’aspect gluant.

Cette nouvelle espèce vient d’être dénichée par l’équipe de Jean-Lou Justine, du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, et a fait l’objet d’une publication dans la revue peerj ce mardi 1 février 2022. Elle s’ajoute à la longue liste de ces espèces venues d’ailleurs qui prennent en Europe une place de plus en plus considérable dans l’environnement.

Les investigations sont parties d’une photo adressée par un amateur – ce qui prouve que les découvertes sont à la portée de tous, à condition d’être observateur. C’est ici particulièrement le cas puisque, alors que les « vers plats à tête en forme de marteau » font en moyenne vingt centimètres de long, celui-ci ne dépasse pas trois centimètres et est d’un noir profond, le rendant difficilement décelable.

Cette nouvelle espèce a été baptisée Humbertium covidum en hommage aux décès du Covid-19. Depuis que l’alerte a été lancée, l’animal a été repéré en France, où il semble encore peu présent – quelques spécimens seulement – et en Italie, où il en a été trouvé plusieurs centaines d’individus dans un seul jardin.

L’article de l’équipe du Pr. Justine décrit la morphologie et l’anatomie reproductive de l’espèce. Sur la base du séquençage génétique, les chercheurs ont obtenu le mitogénome complet de cette nouvelle espèce. En particulier, l’analyse de ses gènes mitochondriaux a permis de rapprocher le nouveau venu au genre des planaires terrestres Humbertium de la sous-famille Bipaliinae. La localité-type est Casier (Italie), et d’autres localités se trouvent dans le département des Pyrénées-Atlantiques (France) ; certains signalements publiés ou non publiés suggèrent que cette espèce pourrait également être présente en Russie, en Chine et au Japon. Enfin, la différence phylogénétique existant entre la variété française et italienne a été estimée à 2,25 %.

Devant la menace écologique posée par ces vers plats venus d’ailleurs, l’Europe devrait se saisir de la question dans quelques mois. En effet, une fois que l’invasion par une espèce a commencé, il n’y a malheureusement plus grand-chose à faire, d’où l’importance de la prévention. Par exemple, évitons d’acheter des plantes venues d’Asie, car la terre des pots recèle quantité de ces envahisseurs et c’est probablement ainsi qu’il est arrivé en Europe. De là à penser que le nom qui lui a été attribué n’est pas tout à fait étranger à cette histoire, il n’y a qu’un pas.

Vous aussi, si vous trouvez un plathelminthe invasif terrestre, vous pouvez aider la recherche : 1. En vérifiant qu’il s’agit bien d’un ver plat : il est allongé, plat, d’aspect lisse et un peu gluant, sans pattes ou anneaux, ni yeux ou bouche visibles et ne bouge pas vite. 2. En envoyant une photo prise de près, soit avec l’application INPN espèces ou directement au professeur Justine : justine@mnhn.fr.

Liens utiles:
> Article de la revue Sciences et Avenir
> Article paru dans la revue peerj
> Page web du professeur Justine

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